Comment réagir face au harcèlement de rue ?

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Une étude de l’ONG Plan International révèle l’ampleur du harcèlement sexuel. Les chiffres sont choquants: 1 jeune fille sur 2 adapte son chemin par crainte de se faire harcelée. 

50 % des femmes effectuent des détours, évitent certains endroits ou ne veulent plus y passer seules. Le rapport est publié dans le cadre du programme Safer Cities, à travers lequel Plan International veut lutter contre le harcèlement sexuel à Charleroi, Bruxelles et Anvers. Plan International a partagé avec nous quelques conseils pour gérer le harcèlement de rue. 

Des chiffres trop hauts pour nos jeunes ! 

L'ONG a interrogé quelques 3.000 filles, qui ont notamment indiqué que le harcèlement sexuel affecte leur liberté de mouvement. Selon cette étude, 95 % des signalements de harcèlement sexuel proviennent de filles, mais seulement 6 % d'entre elles ont porté plainte à la police ! 

Le harcèlement de rue comprend des sifflements, des poursuites et des attouchements non désirés par la victime. Les témoignages carolos, récoltés sur une plateforme en ligne, expriment que les filles sont constamment confrontées au harcèlement sexuel. Il se produit généralement lors de certaines activités : 

  • 29 % lorsqu’elles marchent dans la rue, 
  • 12 % dans les transports publics, 
  • 12% en activité de loisir comme les sorties ou les promenades, 
  • 20% se produisent le soir,
  • 34% confirment être susceptibles d’harcèlement sexuel partout et à tout moment. 

Un manque de soutien pour ces jeunes filles 

Les victimes de harcèlement sexuel manquent, cruellement, de soutien. Effectivement, 91% des personnes interrogées à Charleroi n’ont pas reçu d’aide de la part d’un témoin et le faible nombre de plaintes déposées auprès de la police montre que de ce côté-là non plus, elles ne comptaient pas obtenir un réel soutien. Une petite partie déclare qu’ils ne s’attendent pas à ce que ça change. Le manque d’espoir face à cette situation est présente !

Directrice Nationale de Plan International Belgique, Heidy Rombouts, déclare « Sur base de ces informations, nous pouvons et devons prendre dès maintenant des mesures plus ciblées, en collaboration avec les villes. » 

Comment réagir face à l'harcèlement de rue ?

Avec la contribution d'un groupe de jeunes carolos surnommées "Champions et Championnes du changement", le groupe a proposé des solutions accessibles afin d'améliorer leur quotidien. L’organisme de défense des droits de filles formule diverses recommandations pour miser sur la prévention, la protection, la poursuite et la participation des jeunes.

Plan International a pour projet :

La création de personnes de contact , dans les écoles ou les commerces permettrait d'écouter ou de rassurer les victimes de harcèlement sexuel. L'ONG travaille aussi avec les autorités locales et les Villes pour transmettre les recommandations. Renforcer et sensibiliser aux rôles des témoins est également une solution. Tout le monde ne sait pas comment réagir et Plan International le sait. Voici donc quelques conseils si vous êtes témoins ou victime d'une agression sexuelle / de harcèlement: 

  • Déléguer : appeler quelqu'un de référence comme la police ou interpeller quelqu'un autour de vous. 
  • Distraire : le but est de casser la relation un à un avec l'agresseur que ce soit en discutant avec quelqu'un d'autre ou en cassant son verre, par exemple. 
  • Donner son soutien : vous avez assisté à un évènement anormal, allez vers cette personne et apportez lui un soutien émotionnel. Toujours dans le respect !
Recommandations de l'ONG pour des villes plus sûrs et inclusives

Le soutien des autorités communales

Les autorités communales sont d'ailleurs réceptives aux solutions proposées par Plan International. 

Françoise Daspremont, Échevine de l'Égalité des Chances de la ville de Charleroi : « Je me réjouis de voir les jeunes s’emparer de la question de la lutte contre le harcèlement sexuel dans nos villes. J’ai à cœur d’écouter leur voix et de les soutenir car ils seront les constructeurs et constructrices d’une ville plus égalitaire pour demain. »

Dès le jeudi 1 juillet, les jeunes transmettront le rapport à l’administration communale de Charleroi, élaboré lors du J500 (événement qui a rassemblé 500 jeunes sur le thème du harcèlement sexuel). Leur objectif : publier un guide, à destination d'autres villes européennes, afin de lutter contre le harcèlement sexuel. 

Sur le site de Plan International Belgique, vous pouvez télécharger l'intégralité du rapport et partager votre témoignage sur le harcèlement sexuel.

Revoir notre émission Gender Baby consacrée à la thématique du harcèlement de rue 

 


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