Edito: les négociations fédérales c'est "non cogito, ego sum"

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Ainsi donc après 16 mois de palabres interminables, de succession d'informateurs, déformateurs, reformateurs, après des semaines et des semaines de petits jeux qui n'ont même plus rien de politiciens mais bien de carrément politicards, ainsi donc après une demi-année interminable d'une crise sanitaire dont on rira de sa légèreté quand s'annoncera dans quelques mois (semaines?) la crise socio-économique dont personne ne semble actuellement se soucier, ainsi donc, la formation d'un gouvernement fédéral n'en est à nouveau nulle part.

Et même: si on y pense bien, on n'en a virtuellement jamais été aussi éloigné en ce 21 septembre. Alors même que dans une semaine, l'ère du gouvernement d'urgence Wilmès aura vécu.

Et c'est précisément sans doute là le problème.

Les 6 autres partis de la Vivaldi tirent à boulets rouges sur le président du MR, Georges-Louis Bouchez. Pourquoi? Simplement parce que celui-ci fait preuve d'un manque terrible de ce qui fait l'essence même de la politique belge: le sens du compromis.

Aux dires de ses petits camarades de jeu, Bouchez, par son attitude arrogante et inflexible en négociation, rend celles-ci extrêmement compliquées. D'autant plus incompréhensible, qu'on en est actuellement aux finitions de l'accord tant recherché.

En clair, tout le boulot fait par les experts vole en éclats, simplement parce que Bouchez semble vouloir imposer au dernier moment les totems libéraux.

Pour lui, c'est un véritable mantra visiblement: donner le poste de Premier ministre à Sophie Wilmès. Appelée par ailleurs à la rescousse à la table des négociations pour calmer les ardeurs de Bouchez. Un camouflet sans nom...Dont il se moque éperdument.

D'où cette question: depuis des semaines, le président du MR n'a-t-il pas tout fait pour freiner des quatre fers pour maintenir, fût-ce artificiellement, sa Première en place? Poser cette question, c'est probablement y répondre.

Voilà donc où on en est: nous vivons dans un pays où on ne fait plus de la politique mais pour les intérêts purement partisans. Un pays où l'ego compte plus que tout: non cogito ego sum. Un pays où on fait de la politique via twitter. Un pays où les politiques s'insultent, ne se respectent plus et respectent encore moins les gens qui ont voté (ou pas) pour eux.

Ce matin, Maxime Prévot, le président du cdH disait à propos de Bouchez: "C'est en disant n'importe quoi qu'on devient n'importe qui". Voire qu'on devient...rien dans un pays où la courbe de la confiance du citoyen est désormais inversement proportionnelle à celle des cas de Covid. 

On a pensé à maintes reprises que la politique avait touché le fond. Visiblement, elle creuse encore.

 


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