En période de crise, et encore plus lors d'une crise sans précédent telle que nous la vivons, il n'est pas toujours évident de se projeter et encore moins lorsque l'on est à la tête d'une entreprise. Pour permettre aux TPE et aux PME de s'y retrouver, Nathalie Brognaux de la société Happinext propose une conférence sur internet, au titre volontairement provocateur : " Est-ce le bon moment pour vendre mon entreprise ?"
Nathalie Brognaux n'est pas une débutante, elle est à la tête d'un cabinet indépendant de conseil en transmission d'entreprises. Pour elle pas de doute, les projets ne doivent plus être entravés par la crise.
« Le titre de la conférence, est volontairement provocateur, l’idée c’est d’expliquer que s’il y a du mauvais dans cette crise, il y a aussi des entreprises qui vont bien et des amateurs pour les acheter. Ce sera peut-être plus difficile mais tout est encore à faire. Il y a des entreprises qui sont très bien qui ont continué et que l’on peut acquérir. Il y a celles qui ont pris un petit coup dans l’aile, mais qui ont pu s’adapter, il faudra préparer la transmission plus longtemps. Et puis il y a celles qui ne vont pas bien du tout, elles pourront arriver plus tard en transmission d’entreprise. »
Pour illustrer sa conférence, Nathalie Brognaux, s’appuie aussi sur des cas concrets.
« Par exemple, cette entreprise d’emballage qui était en transmission avant la crise. Le grand patron du groupe qui souhaite acquérir cette entreprise s’est récemment manifesté. Il a été très étonné d’entendre que l’entreprise belge a fait preuve de résilience et a continué malgré la crise à travailler, alors même que dans son groupe il devait admettre qu’une entreprise similaire avait dû arrêter. Là on a marqué des points, c’est un vrai point positif pour la cession. »
Comment envisager une transmission d’entreprise dans le contexte actuel ? Quels sont les clés pour mieux vendre son entreprise et les solutions qui sont offertes aux acheteurs et aux vendeurs ? Voilà autant de questions qui devraient être posées. Le 28 mai prochain lors de cette conférence.
A contrario, nous avons aussi demandé à Nathalie Brognaux si de son avis de spécialiste, cette crise pouvait être une opportunité pour certains entrepreneurs.
« C’est le moment ou jamais de démarrer une entreprise. C’est à ce moment que l’on voit parfois émerger de vraies bonnes idées. Aujourd’hui, on est lundi et j’ai déjà eu des personnes intéressées par des entreprises à céder. On voit qu’il y a une belle dynamique ou en tout cas une volonté de passer à autre chose. »
Et si Nathalie a un conseil à vous donner :
« je n’ai qu’un mot à dire agissez ! »
Des entrepreneurs audacieux à Mont-sur-marchienne
A l’image de Sushione qui a ouvert ses portes, enfin presque en pleine pandémie. Ting Ting Xu et son mari, avaient ce projet avant le confinement, ils ont du suspendre les travaux de leur restaurant mais il n’avait pas abandonné l’idée.
« Nous devions ouvrir pour les vacances de Pâques, mais les travaux ont été stoppé. Nous avons quand même voulu ouvrir notre restaurant, alors nous nous sommes débrouillés pour trouver le matériel et les marchandises. »
Cela n’a pas été simple parce que tous leurs fournisseurs avaient fermé, mais aujourd’hui ils sont contents de pouvoir proposer une gamme de sushi en formule à emporter et ça marche.
« Nous ne regrettons pas, et nous n’avons pas forcément de problème financier, toute la famille est derrière nous et peut nous aider au cas où. Nous les asiatiques, nous avons l’habitude d’économiser avant de nous lancer et nous nous serrons les coudes. De plus, ça fonctionne super bien, beaucoup de clients sont déjà venus pour des plats à emporter. »
Voilà une petite entreprise qui sait faire preuve de ténacité et d’audace face à la crise, c’est aussi le message de Nathalie Brognaux, un peu de positivisme dans ce monde à l’arrêt.
Pour aller plus loin : "La transmission d'entreprise : affaire d'argent ou aventure humaine", un livre à paraître le 9 juin, écrit par Nathalie Brognaux.
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