Stationnement anarchique à Ransart, Nautilus, une motion pour la paix… Voici le résumé du conseil communal de Charleroi

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Échangeur derrière la gare, structure de nuit pour femmes, salles communales  : résumé du conseil communal

Le conseil communal de Charleroi de ce 20 novembre a permis d’aborder de très nombreux sujets : le stationnement anarchique autour de l’aéroport de Charleroi qui complique la vie des Ransartois, la Nautilus et sa fermeture d’un mois. Sans oublier qu’une motion en faveur d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien a été adoptée. Résumé des points importants.

Ce conseil communal a débuté par la présentation de la Big Fight 4, le 4e moment pour lutter contre les discriminations. Cette fois, Charleroi « Brise le silence » afin de lutter contre les violences faites aux femmes à travers des expositions, des expériences interactives, plusieurs actions militantes dans l’espace public…Pour clôturer ce début de conseil, une paire de chaussures rouges a ensuite été déposée devant le bourgmestre par des membres de Ruban Blanc, un geste symbolique qui dénonce les féminicides.

 

Ensuite, un dossier secoue la Région depuis plusieurs semaines : les PFAS, appelées également polluants éternels. Depuis les révélations du magazine Investigations de la RTBF relatives aux PFAS dans l’eau et l’environnement, le sujet est au cœur des débats et des discussions même à Charleroi.

Le stationnement anarchique autour de l’aéroport de Charleroi

Un point a également suscité plusieurs réactions : de nombreux passagers de l’aéroport de Charleroi se stationnent dans des rues de Ransart, des contraventions sur des voitures aux plaques étrangères tombent à l’eau, les Ransartois en ont marre de cette situation.

« Les Ransartois demandent d’avoir une vie plus simple et de pouvoir se garer dans leur rue. De nombreuses personnes se garent dans Ransart avant de prendre l’avion. Les contraventions ne découragent pas les automobilistes puisque certains ne les payeront même pas. Je propose que l’on utilise un sabot pour immobiliser les véhicules. On passera de 25 euros à 300 », propose Nicolas Tzanetatos, conseiller et chef de groupe MR, qui a demandé l’inscription de ce point à l’ordre du jour.

Anne-Sophie Deffense, conseillère indépendante, a également demandé une intervention à ce sujet :

« Quasiment tous les jours, les riverains de Ransart doivent faire face à une invasion de voitures avec des plaques étrangères et des plaques belges venant d’autres régions. Ces voitures restent là des semaines, voire des mois, et ça empire de jour en jour. Que compte faire la ville de Charleroi pour arranger définitivement cette problématique ? Ils sont présents ce soir et veulent qu’on trouve une solution. »

Plusieurs conseillers communaux ont aussi fait part des inquiétudes des riverains à ce sujet.

« Le problème est réellement historique. La qualité de vie des Ransartois se détériore. Tout le monde se renvoie la balle de la compétence dans ce dossier: quel niveau de pouvoir doit agir ? Dans tous les cas, c’est l’utilisation de l’espace public qui pose question », ajoute Jean-Noël Gillard, conseiller et chef de groupe Défi.

« Le problème semble venir de l’aéroport. Si les prix des parkings étaient accessibles, nous n’en serions pas là. C’est peut-être ça la solution, et elle appartient à la région », Nicolas Kramvoussanos, conseiller indépendant

La réponse du collège

Xavier Desgain, échevin de la Mobilité, a répondu à ces différentes prises de parole :

« C’est un dossier que je prends à cœur, avec mes services, depuis des mois. Nous cherchons des solutions. Concernant les sabots, il n’y a pas de cadre décrétale qui fixe leur utilisation : ça appartient à la région. »

Mais d’autres pistes sont envisagées :

  • Empêcher le stationnement nocturne
  • En cas de redevances répétées plusieurs jours d’affilés : possibilité de passer au sabot pour récupérer l’ensemble des contraventions (après discussion avec la région)
  • Mais surtout : la mise en place d’une zone turquoise

« Lors du conseil communal de décembre, nous vous proposerons en effet la mise en place d’une zone turquoise dans le quartier de la place Delhaize. Évidemment, concernant les plaques de pays plus lointains, ça n’aura pas d’effet. Mais c’est une première mesure pour tenter d’améliorer la situation. En parallèle, nous organiserons un groupe de travail avec la région : pour l’autorisation de placer des sabots, et pour régler le problème des redevances en cas de plaque étrangères. »

Pour rappel, une zone turquoise signifie que le stationnement sera limité à 2h. Après ces 2h, on passe à un tarif forfaitaire de 30 euros par jour. Les riverains bénéficient d’une carte gratuite par ménage.

Nicolas Tzanetatos s’est avoué déçu de la réponse de l’échevin. Le conseiller et chef de groupe MR regrette qu’après autant de temps, le dossier n’en soit qu’au stade de réflexion. Le point n’a finalement pas été ajouté à l’ordre du jour suite à un vote à la majorité.

 

Nautilus : faire la fête en respectant les règles ?

« Le vendredi, c’est Nauti! » Depuis 45 ans, le Nautilus est un lieu mythique pour de nombreux Carolos. Récemment, 2 jeunes entrepreneurs ont repris ce bar mythique. Depuis, le Nautilus a fait l’objet de sanctions pour tapage nocturne, et a notamment été fermé pendant un mois suite à un arrêté de police.

« Dès leur premier mois d’ouverture, ils ont reçu 7 procès-verbaux. Il faut du courage pour tenir un établissement horeca en centre-ville : insécurité, incivilités, dépeuplement commercial et maintenant harcèlement par les autorités. Quels sont les éléments qui ont changé depuis la reprise ? Pendant des décennies les clients ont toujours consommé devant l’établissement et cela ne semblait pas poser de problème », se demande Laetita Dehan, conseillère MR.

De leur côté, les jeunes tenanciers ont affirmé à la conseillère qu’ils avaient proposé de nombreuses solutions afin de limiter le trafic entre 22h et 5h le vendredi ou pour sécuriser la clientèle. Mais ils ne se sentent ni entendus ni soutenus.

La réponse du collège

Le bourgmestre de Charleroi, Paul Magnette, confirme que c’est une institution et qu’il souhaite que cela reste le cas à certaines conditions :

« Pendant 45 ans, il y a toujours eu de petits soucis, c’est normal, mais ils ont toujours été réglés dans le dialogue. Depuis cette nouvelle reprise, c’est plus compliqué avec les repreneurs. »

Selon le bourgmestre, la police est fréquemment appelée pour tapage nocturne, souillure et occupation excessive de l’espace public.

« Nous avons exceptionnellement accepté de fermer la rue à l’occasion de grands événements (4 fois par an), mais le premier bilan a été désastreux. Aussi, malgré plusieurs rappels à l’ordre, aucune mesure préétablie n’a été respectée. Sans compter les appels fréquents de riverains aux alentours. Après ces faits et 3 rappels, j’ai décidé de suspendre les activités pendant un mois. »

Pour avoir une dérogation, il faut avoir respecté les règles pendant 3 mois. Le Natulius ne dispose pas d’une dérogation et doit donc cesser ses activités à 2h du matin.

« Je veux vraiment faire vivre la ville ! Mais si l’établissement a fonctionné pendant si longtemps, c’est parce que les tenanciers respectaient les règles. Je ne peux pas tolérer qu’il y ait de l’urine et des débris de verre dans l’espace public, ou encore qu’une personne se retrouve au milieu de la rue et se fasse renverser. J’espère que ces repreneurs vont finir par mettre en place des dispositifs afin de faire la fête en respectant les règles ! Je suis persuadée qu’on peut y arriver. »

« Il faut aussi respecter les riverains. Ils ont aussi le droit de se reposer sans se prendre la tête avec des personnes qui urinent et mettent des débris de verre dans la rue. Je suis d’accord avec le bourgmestre », a ajouté Nicolas Kramvoussanos, conseiller indépendant.

 

Conflit israélo-palestinien : une motion pour la paix

Une motion en faveur d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien, proposée par le Groupe PS et amendée par le groupe PTB,  a été adoptée à l’unanimité moins une abstention. La situation au Proche-Orient inquiète l’ensemble du conseil carolo.

« Les images de la guerre, de familles impuissantes, et les cris de désespoir saturent nos écrans autant que notre conscience. Certains s’insurgent que des villes comme la nôtre abordent des sujets internationaux. Il s’agit d’un conflit politique, mais chacun doit agir en faveur d’une paix juste et équilibrée d’où personne ne sort humilié. Avec cette motion, Charleroi peut réitérer ses engagements envers les idéaux d’humanité », indique, émue, Latifa Gahouchi, conseillère PS.

« Nous réclamons un cessez-le-feu immédiat. Je pense que la Ville doit encourager cela. Nous voulons rassembler, unifier, et rappeler les droits internationaux », ajoute Pauline Boninsegna, conseillère et cheffe de groupe PTB.

Cette proposition comprend en effet 4 axes : condamner, exprimer, dénoncer et appeler à un cessez-le-feu immédiat. Elle vise également à demander au bourgmestre et à son collège d'insister sur l’importance d’agir auprès du gouvernement fédéral et de la Commission européenne.

« Le MR veut soutenir le peuple israélien et palestinien. Dans tout conflit, ce sont les populations innocentes qui en payent le prix. À travers cette motion, nous allons tout faire pour éviter de tomber dans le piège qui consiste en l’incitation à la haine. Nous devons rester unis », espère Nicolas Tzanetatos, conseiller et chef de groupe MR.

« Je m’abstiendrai, car notre camp doit être celui du droit humain et du droit international. Si notre objectif est de montrer notre solidarité avec les victimes innocentes, il faut aussi rappeler qui sont les responsables, et les compétences fédérales. Il appartient aux politiques à ne pas remettre de l’huile sur le feu », explique quant à lui Jean-Noël Gillard, conseiller et chef de groupe Défi.

Le message de l’ensemble du collège est clair : il réclame la paix, le respect des droits et surtout que le peuple cesse de souffrir.

A.P.


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