Face au sentiment d'inutilité, l'engagement bénévole est une solution

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Certains prêtent main forte aux hôpitaux, l’appel est lancé dans les maisons de retraite, d’autres s’engagent à coudre des masques et des blouses, d’autres encore s’engagent pour les réfugiés ou les sans-abris.  Toutes les bonnes volontés sont, sinon réquisitionnées en tout cas, souhaitées.  Claire à 35 ans, elle est française et habite à Charleroi.  Son engagement date d’il y a deux ans et le confinement n’a rien changé. 

Claire a 35 ans, elle est chargée de projet dans une Asbl. Il y a deux ans, elle débarque de sa France natale à Charleroi. A l’époque, elle loge non loin du Rebond, le centre d’accueil de jour pour les sans-abri.  Un peu plus tard, elle assiste à une conférence sur le sans-abrisme au café-librairie du passage de la Bourse, « Livre ou verre », une question de karma sans doute, Claire fait le lien entre les deux et s’engage immédiatement. 

« J’avais un peu de temps, j’étais en temps partiel avec mon travail, et j’avais envie de consacrer du temps aux autres, ça m’a donné envie de toquer à la porte de l’asbl « Comme chez nous ».  Je fais des permanences une fois par semaine. »

Avant la pandémie, Claire travaillait dans la cuisine, elle préparait un café, faisait la vaisselle ou s’occupait des plannings pour les douches.  Avec le confinement les choses évoluent, mais son engagement ne faiblit pas. 

« On a différents postes, on peut choisir ou ils nous sont imposés en fonction des besoins. Les bénéficiaires peuvent se doucher de 9h à 16h, ils peuvent profiter d’un café, on leur distribue de la nourriture et on leur offre un repas.  Et ils ont aussi la possibilité de pouvoir recharger leurs GSM »

« Bien sûr, il y a un risque que je sois contaminée, mais je ne fais pas partie du public à risque. Donc c’est plus compliqué de me dire que je pourrais, moi, contaminer quelqu’un d’autre. »

Les Sans-Abris, les grands oubliés du confinement 

Avant le confinement le Rebond pouvait accueillir de 80 à 100 personnes sur un week-end, aujourd’hui ils sont à peine moins nombreux, mais le public a changé, Claire croise plus de réfugiés que de sans-abris. 

« Pour moi, ça ne change rien ! En un week-end et la mise en place des mesures de confinement, l’Asbl a dû fermer ses locaux du jour au lendemain, ces personnes se sont retrouvées littéralement à la rue et plus démunis encore que d’habitude. Mais l’Asbl a su rebondir rapidement et proposer des solutions pour continuer à les accompagner. Aujourd’hui, à la MPA nous pouvons les accueillir dans de bonnes conditions. » 

Aujourd’hui, l’Asbl est mieux équipée pour faire face.  Les travailleurs et les bénévoles disposent de plus de matériel de protection.  Cela rassure, mais ne change rien au travail et au sentiment des personnes que Claire rencontre dans ses moments de bénévolat. 

« Ils sont un peu stressés, en soi, je pense aussi que c’est compliqué pour eux de respecter certaines mesures, comme la distanciation sociale, ils ne comprennent pas trop. Il y a aussi un stress qui commence à s’installer sur la durée. Au début, ils étaient démunis parce le manque de service, ensuite, contents que nous puissions à nouveau les accueillir et là on rentre dans une phase où j’ai l’impression que vu que ça dure, que nous ne savons pas pour combien de temps nous en avons, le stress commence à s’installer. »

« Je le referais sans hésiter »

Claire est très heureuse d’aider ces personnes et de se rendre utile.  Pour elle, cette crise va laisser des traces. Pour les sans-abris en premier lieu, contents parfois simplement de pouvoir se laver les mains, ce sont de nouvelles habitudes d’hygiène qui sont peut-être en train de s’installer. 

« Si c’était à refaire ? Je le ferai sans hésiter parce que c’est important pour moi de pouvoir donner de ce temps là, et de pouvoir aider, d’autant plus en ce moment.  Il y a plein de bénévoles qui auraient souhaité pouvoir continuer leur engagement et qui sont confinés d’office donc… voilà. C’est vraiment à la portée de tout le monde, ça demande juste un peu de temps et un peu d’énergie parfois un peu de patience (sourire) et je suis toujours très contente de donner mon temps et de rendre ce service là.  C’est aussi l’occasion d’être plus proche de l’équipe de travailleurs et c’est l’occasion de faire plus ample connaissance avec de nouveaux bénévoles et c’est toujours très enrichissant. »

Les réseaux sociaux et internet regorgent de plateforme d’aides, si vous en avez la possibilité physique ou les habilités professionnelles pourquoi hésiter ? Claire est lumineuse et en retire une immense satisfaction. 


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