Distributeur d’argent au Passage de la Bourse : « On est passé du paradis à l’enfer »

Après une Brocante des Quais qui leur a mis du baume au cœur, les commerçants du Passage de la Bourse font à nouveau face à la dure réalité. La faible fréquentation de cet endroit rend leur survie compliquée. Et depuis l’arrivée du distributeur d’argent Batopin, la propreté et la sécurité se sont envolées.

Il s’agit du seul point cash au centre de Charleroi. Les commerçants espéraient qu’il amènerait davantage de clients, mais son arrivée s’est plutôt accompagnée de nombreux problèmes.

« C’était une fausse bonne idée. Le public n’ose même pas venir ici : c’est dans un cul-de-sac le soir, on ne sait pas ce qu’on va y trouver, deal de drogue, mendicité … », explique Blandine Grandchamps, commerçante du Passage de la Bourse.

« On est passé du paradis à l’enfer. C’est un passage zombie, il y a beaucoup de SDF et de personnes en difficulté. C’est une catastrophe, il fait sale, des gens se font agresser … Ça nous apporte bien plus de négatifs que de positif », ajoute Medhi Amimer, un autre commerçant du Passage de la Bourse.

Il y a donc du passage, mais vraiment pas celui espéré. Les commerçants servent plutôt de guide pour indiquer où se trouve le distributeur, d’échangeurs de billets, car ce point cash n’en distribue pas de petits, etc.

Les clients fuient cet endroit très fréquenté autrefois

La situation, et l’insécurité qui en découle, peuvent faire fuir les clients.

« C’est compliqué d’installer des clients en terrasse dans le passage, car parfois il y a des disputes, des femmes ont été agressées, etc. Évidemment qu’ils ne vont pas rester ! Et puis, il arrive que des sans-abris viennent déféquer ici », déplore Medhi Amimer.

Du côté de Batopin, aucune solution n’est envisageable. Les responsables regrettent néanmoins cette situation.

« Nous ne sommes pas la cause du problème, au contraire, nous le déplorons et nous en sommes aussi victimes, au même titre que les autres commerçants du quartier. Notre emplacement de points CASH est pourvu de caméras de surveillance et nous nous tenons en permanence à l'entière disposition de la police », indique Vincent Bayer, porte-parole de Batopin.

Du côté de la Ville, le collège compte rencontrer les commerçants afin de trouver des solutions et les rassurer, ainsi que les passants. Des dispositifs devraient être mis en place d’ici peu, les commerçants attendent des réponses de pied ferme.

A.P.

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