Inami: plus d'argent pour la santé mentale et les rémunérations des prestataires

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Le budget 2024 de l'assurance maladie (Inami) prévoit des moyens supplémentaires pour la rémunération des dentistes, kinésithérapeutes et logopèdes, indique le ministre de la Santé lundi dans un communiqué. Cette mesure doit permettre qu'un plus grand nombre de prestataires de soins travaillent aux tarifs officiels, sans suppléments. Des moyens supplémentaires sont aussi débloqués pour la santé mentale, mais aussi le remboursement des lunettes et appareils auditifs.

Le budget des soins de santé augmentera de 2,6 milliards d'euros en 2024 par rapport à 2023, pour atteindre les 42,743 milliards d'euros. Cela tient compte de la norme de croissance de 2% convenue par le gouvernement il y a un an.

"Ce budget nous permet de poursuivre sur notre élan d'investissements et de réformes dans les soins de santé. En réalité, ce budget est un véritable booster, qui nous permet d'encore avancer à plein régime pendant cette dernière année de législature", a fait valoir le ministre Vandenbroucke (Vooruit).

Le budget prévoit un investissement supplémentaire de 93 millions d'euros dans la santé mentale, qui a déjà bénéficié de 330 millions d'euros sur cette législature. "Cela nous permet d'encore renforcer les soins psychologiques à bas seuil que nous offrons actuellement en première ligne et de mettre encore davantage l'accent sur la présence de psychologues et d'orthopédagogues cliniciens dans les lieux d'accroche où se rendent les personnes en difficulté: maisons de jeunes, écoles, CPMS, cabinets de médecine générale, services sociaux, etc."

À côté de cela, le budget prévoit 168,8 millions d'euros pour de nouvelles initiatives.  Un montant important est investi pour combler les lacunes dans les rémunérations actuelles des prestataires de soins: 40,7 millions d'euros iront dans les soins dentaires afin d'augmenter le taux de conventionnement des dentistes, 40 millions iront à la revalorisation des honoraires des kinés, 19 millions pour les médecins, 23,5 millions pour les logopèdes, 10 millions pour les soins à domicile et 6,2 millions pour le Fonds Blouses blanches.

"Cette hausse doit permettre de rémunérer correctement le travail de ces prestataires de soins, sans qu'ils doivent recourir à des suppléments en plus des tarifs officiels. De cette manière, les patients bénéficient d'une sécurité tarifaire", selon le ministre.

"Par ailleurs, des fonds nouveaux et des fonds existants (mais pas encore alloués) permettront de mettre en place de nouvelles politiques pour les médecins en formation, les médecins généralistes et les médecins spécialistes".

Le ministre a invité les représentants des dentistes, des médecins et des mutualités à formuler une proposition afin que les médecins et les dentistes qui exercent en ambulatoire (en dehors des hôpitaux) ne demandent plus, en règle générale, de suppléments d'honoraires aux patients en situation de précarité financière ou sociale.

Pour l'ABSyM, ce budget 2024 traduit une poursuite du démantèlement des soins médicaux. "Aucune proposition du banc médical à la médico-mut n'a été retenue. Il n'y a pas d'argent pour de nouvelles initiatives médicales. Le démantèlement des soins médicaux se poursuit tant pour la 1ère ligne que pour la 2e ligne, à l'exception de la santé mentale", selon l'Association belge des syndicats médicaux.

Bien qu'une indexation de 6,05% soit prévue pour l'année prochaine, cette adaptation de l'index est nécessaire pour préserver le pouvoir d'achat des employés du secteur médical. Aucun nouveau soin ne peut être financé avec cette indexation, et certainement pas en périodes de forte inflation, selon l'organisation. Elle ajoute que la norme de croissance de 2%, destinée à faire face au vieillissement, est complètement annulée par des interventions comptables, de sorte qu'il n'y a pas de marge pour de nouvelles initiatives non plus. 

Pour l'ABSyM, le budget n'est pas le fruit d'une concertation, mais uniquement de décisions imposées d'en haut.

Belga


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