Jumet : Avec 250 migrants le centre Fedasil est au complet

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Des centaines de membres du personnel et de sympathisants des centres Fedasil du pays se sont rassemblés hier, jeudi, devant les portes du Petit Château à Bruxelles pour réclamer plus de places d’accueil. Que depuis des mois, les hommes seuls soient livrés à eux-mêmes passe encore, mais depuis le 11 octobre, ce sont les mineurs non accompagnés et certaines familles qui sont refoulées. La coupe est pleine ! 

A côté du personnel, 35 directeurs de centres Fedasil avaient fait le déplacement hier midi pour venir exprimer leur mécontentement devant l'entrée du Petit Château à Bruxelles. Fabian Delobbe du centre de Jumet était parmi eux pour réclamer l’accès des demandeurs de protection internationale au réseau d’accueil belge. 

« Les hommes isolés n’ont pas accès au réseau d’accueil parce que ce dernier est saturé. Seuls sont hébergés ceux pour lesquels Fedasil est condamné par la justice. Jusque là, nous avons toujours trouvé des solutions d’urgence et de bricolage pour tous les accueillir. Nous avons trouvé aussi des solutions pour les hommes isolés vulnérables. Depuis le 11 octobre dernier, nous avons atteint notre limite lorsque nous avons appris que les mineurs non accompagnés et certaines familles, n'avaient plus accès, non plus, au réseau d’accueil. »

Cette situation a été dénoncée hier devant le Petit Château à Bruxelles, mais aussi directement à la secrétaire d’état à l’Asile et à la Migration Nicole de Moor (CD&V).

« Nous voulions dire à quel point cette situation minait à la fois les directions des centres d’accueil mais aussi les équipes de manière générale. »

Tout problème a sa solution

Une solution d’urgence semble s’être dégagée à l’issue de ladite entrevue qui a eu lieu entre la secrétaire d’état et une délégation de directeurs. 

« Avec un grand centre humanitaire qui va ouvrir d’ici quelques jours, la Défense va pouvoir parait-il mettre à disposition près de 2 000 places d’accueil. Donc ça va dans le bon sens. Maintenant, il y a un gros problème avec le CGRA, le commissariat général aux réfugiés, aux apatrides, qui a un arriéré énorme dans le traitement des dossiers. Ce qui fait que nos résidents restent beaucoup plus longtemps chez nous (15 à 16 mois, voir plus) et le réseau est saturé. Ce qui signifie aussi que beaucoup moins de résidents quittent nos structures et c’est un problème que nous avons exposé à la secrétaire d’Etat. »

A Jumet, il y a actuellement 250 réfugiés. En 2019, la capacité était encore de 170 personnes, la croissance a donc été rapide. Il a fallu pousser les murs et installer des bâtiments modulaires pour caser tout le monde.

« Nous sommes à 100% d’occupation, nous sommes au maximum pour répondre à notre mission qui est l’accueil de tous les demandeurs de protection internationale comme indiqué dans la loi accueil de 2017. Cela pose des soucis de promiscuité avec des personnes issues globalement de 35 nationalités différentes. Malgré tout, nous sommes relativement épargnés par rapport à la situation de nos collègues du Petit Château qui doivent refuser des gens. »

D’où viennent les candidats à l’asile ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas la guerre en Ukraine qui apporte son lot de candidats réfugiés, mais plutôt les évènements dramatiques qui se passent en Afghanistan. 

« Cela reste pour nous une difficulté d’analyse de savoir pourquoi cet afflux massif de migrants affecte plus la Belgique, l’Autriche et les Pays-Bas, que les autres pays limitrophes. La France ne voit pas d’augmentation significative du nombre de ses réfugiés, par exemple. Ce qui est très étonnant aussi c’est que nous avons vu arriver en août 400 Mena (mineurs non accompagnés) sur notre territoire. Depuis que je travaille à Fedasil c’est une première. »

Au fond, que se passe-t-il ? Personne n’a vraiment de réponse. Notre pays est toujours la voie d'accès préférée des migrants à l’Angleterre, mais le directeur de Fedasil a une autre explication : d'autres pays n’ont pas les mêmes obligations d’accueil que nous. Toutefois, rien n'explique vraiment ce qui provoque ces afflux massifs de réfugiés. 

Les équipes de Fedasil à bout de souffle

Le centre Fedasil de Jumet a donc atteint sa limite. Les équipes ont été renforcées pour accueillir le mieux possible les résidents. Il y a aujourd’hui 55 équivalents temps plein. Et même si tout le monde aimerait faire davantage, la succession de crise a porté les équipes au maximum de leurs possibilités.

Aujourd’hui, ces équipes sont épuisées, mais elles sont présentes nous dit le directeur du centre qui salue aussi leur courage. 

« C’est une succession de crises depuis 2015, je pense que nous sommes à la 3 ou 4e crise d’accueil. Je crois que nous demandons beaucoup d’efforts aux équipes au jour le jour, que ce soit pour des déménagements internes de bureau pour en faire des chambres ou pour la gestion quotidienne. La crise du Covid a fait aussi beaucoup de dégâts. Le personnel est quand même là, debout, et fait son travail du mieux qu’il peut. Néanmoins, nous sommes à la limite de la rupture et nous espérons avoir été entendus par la secrétaire d’état et aussi par l’état fédéral. » 


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