Le congé parental est à l'ordre du jour du gouverment fédéral (vidéo)

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La Ministre de l’Emploi Nathalie Muylle se prépare à déposer un texte de loi visant à accorder un congé parental exceptionnel aux parents célibataires avec enfants ou ayant la charge d’un enfant handicapé.  Rien n’est encore concrètement sur la table, Marie-Colline Leroy, députée fédérale Ecolo soutiendra cette proposition qui viendra peut-être en aide à Pauline, une jeune maman célibataire qui gère deux boulots et trois enfants. 

La Ministre de l’Emploi Nathalie Muylle a annoncé ce mardi dans le Morgen le dépôt d’un texte de loi visant à accorder un congé parental exceptionnel aux parents célibataires. Si cette intention venait à se concrétiser elle serait une aubaine pour de nombreux parents seuls, aujourd’hui coincés à la maison avec un travail même parfois deux et un ou plusieurs enfants à gérer. 

C’est un peu le cas de Pauline (prénom d’emprunt), une mère veilleuse comme l’illustre le dessin de sa fille.  Elle vit seule avec trois enfants et qui gère en même temps une activité professionnelle à mi-temps et une activité complémentaire en tant qu’indépendante

« J’ai la chance d’avoir un employeur très souple, je gère un peu mon mi-temps comme je l’entends et en télétravail depuis longtemps.  Mon activité complémentaire me permet aussi de m’organiser seule.  Je gère la communication et la promotion d’un groupe de musique.  Mais il n’en demeure pas moins que désormais faute d’école ou de stages, je gère trois enfants, entre 6 et 12 ans, en plus, à temps plein. »

On respecte le confinement à fond !

Pauline a convenu avec le papa des enfants, qu’il n’y aurait plus de garde alternée pour éviter d’augmenter les risques de contamination au virus.  Un accord qui arrange tout le monde puisque le papa passe voir ses enfants régulièrement, et les emmène en balade, une petite bouffée d’oxygène pour Pauline. 

« On n’est pas du tout sortis depuis le 14 mars, on respecte le confinement à fond. J’ai la chance d’avoir deux grands enfants qui se lèvent plus tard, donc j’occupe ma matinée sur mon mi-temps de salariée, de 8h à 13 ou 14h en général.  La plus petite est aussi très indépendante, j’ai de la chance »

Les journées de travail sont quand même plus chaotiques que d’ordinaire, Pauline nous dit être interrompue tout le temps pour un petit pipi, un coup de fringale ou toute autre moyen d’attirer l’attention d’une maman bosseuse.  

« Ce qui est dur c’est que la sollicitation est toujours là, les taches ménagères restent une réalité ainsi que la gestion des courses et des repas, entre autres choses.  J’avoue que je me sens donc parfois débordée.  Après, je trouve des astuces aussi pour occuper les enfants, la télé aide bien, malheureusement, quand j’ai vraiment un rush. Sinon, j’ai trouvé un tuto de gym pour la petite, elle s’y met tous les matins,  j’ai ainsi 45 minutes à moi. »

En tant qu’indépendante, Pauline a eu l’habitude de travailler avec les enfants « dans les pattes ».  Elle sait aussi organiser les journées pour s’offrir des périodes de vraies pauses aussi avec les enfants. Le plus dur pour elle actuellement, ce n’est donc pas la gestion de sa petite famille mais plutôt le fait de ne plus voir d’adultes. 

Une situation stressante 

Cette situation engendre un peu de stress chez Pauline qui avoue mal dormir depuis quelque temps, les enfants par contre s’adaptent très bien

« Les enfants réagissent vraiment très bien, ils ne sont pas trop nerveux.  Ils se chamaillent bien un peu mais restent assez sereins. Je suis contente et même étonnée de cette réaction des enfants. »

Malgré tout cela, Céline aurait plus besoin d’une petite allonge financière pour son activité complémentaire qu’un réel congé parental, mais elle comprend que pour certains parents isolés qui vont être obligés de reprendre le chemin du boulot, cela puisse être une bouée de sauvetage

« Je suis sur la page Facebook de l’école et je vois passer beaucoup de messages de parents désoeuvrés qui sont obligés de remettre les enfants à l’école, qui n’ont pas d’autres solutions et qui iront certainement travailler la peur au ventre. »

Ecolo soutient le congé parental 

Ces situations, Marie-Colline Leroy, députée fédérale écolo les connait bien aussi.  Elle voit autour d’elle de nombreux parents se couper en 4 entre travail et famille sur fond de crise sanitaire anxiogène. Pour elle, il est indispensable de donner un peu d’air à ces familles. 

« on sait déjà qu’en temps normal le quotidien n’est pas toujours simple et à priori pour les familles monoparentales, mais là les difficultés sont cumulées.  Il est très difficile pour les parents de devoir tout gérer en ayant l’impression de ne rien faire correctement.  Etre à moitié attentif à son travail et à moitié à ses enfants. On sait aussi que les enfants sont des éponges et qu’ils prennent leur part aussi dans la crise. Et donc, avoir des parents qui peuvent souffler avec un ou plusieurs jours de congé, pour Ecolo, c’est indispensable. »

Mais comment mettre en place ce congé ? 

« Nous,  on est favorables à la flexibilité avec les employeurs, on sait que c’est difficile pour tout le monde.  Ce que nous disons aussi c’est que c’est une mesure très urgente, d’ici le 3 mai, mais qu’on ne connait pas la suite donc il faut se projeter minimum jusqu’au 31 aout. »

La députée fédérale écolo espère pouvoir envoyer un message clair aux familles, et plus spécifiquement les familles monoparentales ou qui s’occupent d’enfants handicapés, pour pouvoir mettre en place des applications d’ici la semaine prochaine, ce serait un soulagement pour tout le monde. 

La FGTB estime la proposition trop limitée

La FGTB estime quant à elle, la proposition trop limitée et souligne qu'elle oublie différentes formes de structures familiales. En effet, les familles monoparentales constituent un groupe cible particulièrement touché par la crise, il importait donc d’envoyer un message spécifique, mais on ne peut oublier les autres parents.

Le travail à domicile avec enfant doit être une priorité politique et demande de toute urgence : 

Un congé parental spécial et flexible permettant de faire la transition. Il s’agira d’un congé d’un mois pour les familles monoparentales, pour les travailleurs qui ont des enfants de moins de 12 ans ou des enfants ayant besoin de soins. Il devra être pris en 2020 et permettra d’obtenir des allocations majorées pour démocratiser le droit. 

Des accords spécifiques sur un ensemble de tâches ou la durée de travail pour les parents de jeunes enfants doivent être conclus, en concertation avec le conseil d’entreprise.

Sans adaptation et mesures, les femmes seront à nouveau les premières victimes et perdront leur emploi en raison du manque de soutien du Gouvernement.

 

 


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