Vaccination : il faut une bonne dose de patience (vidéos)

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Depuis une dizaine de jours, les 40 centres de vaccination wallons sont à l'oeuvre pour administrer le "précieux", l'antidote qui va tous nous permettre de retrouver une vie normale.  Mais si un centre n'est pas l'autre, dans l'ensemble, ce sont les files d'attente, l'inconfort et le non-respect des horaires de rendez-vous qui sont épinglés sur les réseaux sociaux et dans la presse. Du côté des médecins généralistes, la plupart se sentent exclus du processus, mais pour l'AVIQ, l'agence pour une vie de qualité, tout se déroule pourtant comme prévu. 

Bienvenue dans le monde du surréalisme à la Belge. D'un côté un public ulcéré, fatigué, énervé par de longues minutes voire de longues heures d'attente. De l'autre, l'AVIQ ravie d'avoir déjà pu vacciner quelque 300 000 Wallons.  Et le rôle ingrat de représenter l'AVIQ revient à Lara Kotlar que nous avons contactée et qui nous explique comment les centres sont ou devraient être organisés. 

"Globalement, ça se passe bien évidemment, je ne vais pas vous dire l'inverse. On devait ouvrir les 40 centres la première semaine, on était en lancement de phase, le 40e étant celui de Fleurus, et il a ouvert lundi.  Les convocations, elles, sont envoyées progressivement. Ici, on termine la phase pour les plus de 80 ans, nous allons donc passer aux 75 plus et puis reculer. Les convocations ne sont également envoyées que sur base des doses disponibles, nous sommes donc tributaires des firmes pharmaceutiques."

1h40 de file d'attente

Voilà pour la théorie.  Dans la pratique, cette dépendance aux firmes pharmaceutiques a des conséquences qui peuvent être fâcheuses. Une dame qui accompagne sa maman âgée, est révoltée et nous explique. 

"Maman habite la région de Charleroi et elle a été convoquée à Binche.  Elle a 86 ans.  J'ai donc décidé de l'accompagner ce vendredi matinNous avons dû attendre 1 h 40 dehors, dans le froid, sans siège, sans rien... Le personnel du centre n'est pas responsable et nous a même gentiment expliqué qu'il craignait de ne pas être réapprovisionné mercredi prochain et qu'il voulait écouler un maximum de doses aujourd'hui. Du coup, les gens qui étaient toujours dans la tranche d'âge à vacciner, ont été appelés aujourd'hui. Ceci explique la cohue ambiante. Heureusement, pour la piqûre, ça va vite."

Une initiative du centre de vaccination qui part donc d'un bon sentiment, mais qui engendre un inconfort majeur pour la population. 

Des personnes qui ne seront peut-être pas tentées de revenir faire la queue pendant des heures pour leur deuxième dose. 

file

A Charleroi, au CEME, les deux premières semaines ont également été un peu chaotiques, les choses se mettent en place tout doucement. 

Si les vaccins arrivent, le centre qui travaille de 7 à 22h peut vacciner 150 à 200 personnes par heure, soit 2 250 à 3000 personnes par jour. 

Un flux qui est d'autant moins facile à gérer qu'en amont puisque ce ne sont pas les centres qui gèrent les invitations et les rendez-vous. On nous dit aussi que la phase 1B, celle actuellement en cours, sera sans doute la plus laborieuse étant donné qu'il y a énormément de gens à gérer dans les 65 ans et plus.

La vaccination, le parcours du combattant

Avant même d'en arriver à faire la file pour attendre son tour de vaccination, encore faut-il pouvoir remplir son formulaire d'inscription et prendre rendez-vous en ligne. 

L'exercice est d'une telle complexité que l'AVIQ met un tutoriel à la disposition de tout un chacun sur son site pour expliquer la démarche. Avant d'imprimer le moindre document, il vous faudra déjà franchir 6 étapes et franchement même pour quelqu'un habitué à l'outil informatique, c'est tout sauf évident. 

Lara Kotlar, porte-parole de l'AVIQ le reconnaît la procédure informatique n'est pas simple, mais il reste le téléphone. 

"C'est évident que lorsque l'on n'a pas l'habitude de l'informatique ce n'est pas simple. Mais sur la convocation, il y a un 0800 qu'il ne faut pas hésiter à composer. Les opérateurs vous aideront à compléter votre inscription.  Cependant, dès que les gens reçoivent leurs convocations, ils appellent notre call-center, et donc ça engorge un peu nos services."

Il fallait sans doute s'y attendre, dès lors pourquoi ne pas avoir choisi l'option de la convocation ? 

"Parce que chacun est libre de se faire vacciner. Nous aurions donc bloqué des plages horaires pour des gens qui ne se seraient pas présentés et qui n'auraient pas téléphoné pour annuler. C'est vrai que du coup, la méthode choisie est un peu contraignante, mais le call-center est là pour aider.  De plus, le code pour la vaccination est valable plusieurs semaines, donc la patience est de mise."

Les vaccinations avec les doses excédentaires

C'est maintenant connu, en fin de journée, les centres de vaccinations se retrouvent parfois avec des doses de vaccins préparées dans les seringues, mais qui n'ont pas pu être administrées.  

Ces centres disposent donc de listes de personnes le plus souvent issues de services de secours ou d'écoles spécialisées, pour écouler leur stock excédentaire.

A Charleroi, au CEME depuis le 15 mars aucune dose n'a été perdue.  

Cette pratique, parfois laissée à l'appréciation des centres et de quelques communes, a soulevé pas mal de polémiques au point d'obliger la ministre à préciser à nouveau les choses comme le rappelle Lara Kotlar, la porte-parole de l'AVIQ.

"Il est inutile de se présenter devant le centre en espérant avoir une dose, ça ne fonctionne pas comme ça, ni sous la menace, ni sous les pleursLes communes ne définissent pas non plus leurs priorités, la ministre l'a bien rappelé dans sa circulaire cette semaine. La semaine dernière, nous étions encore quelque part en phase test, il y a donc eu quelques initiatives malheureuses, mais parce que le but était de ne rien gaspiller évidemment."

Ces doses excédentaires, certains médecins généralistes en auraient également bien besoin pour leurs patients dont certains sont incapables de se rendre dans les centres de vaccination. 

Les généralistes, des acteurs de terrain trop peu sollicités   

François Felgueroso-Bueno, fait partie de ceux-là. Il est installé à Fontaine l'Evêque et est très frustré de ne pas avoir été plus sollicité durant cette campagne de vaccination, surtout pour aider ses patients les plus fragilisés.  

« La vaccination qui est difficile, a probablement omis de penser aux patients à domicile qui n’ont pas de moyens de transport faciles. Le réseau de vaccination a pensé à mettre en place des taxis sociaux et autres… Mais certains patients ne savent pas bouger de chez eux. Et donc, ils sont là et n’ont pas d’accès à la vaccination. La question est donc : Pourquoi les médecins généralistes ne sont-ils pas pris en considération pour pouvoir vacciner leurs patients ? »

Pour Lara Kotlar, porte-parole de l'AVIQ, certains médecins estiment qu'on les sollicite trop, d'autres pas assez. Et une solution a déjà été imaginée pour les personnes qui ne savent pas se déplacer. 

"On sait que ça va être un problème, il faut que la vaccination vienne à eux. Et là, on va travailler via des équipes mobiles qui ne sont pas encore définies. Allons nous demander aux médecins généralistes sur base de conditions strictes de le faire ou aurons-nous des équipes mobiles au départ des centres ? Il faut déterminer tout cela en veillant au bon équilibre des tâches. Il ne faudrait pas que les médecins par exemple doivent venir 10 fois pour enlever une dose. La procédure est en train d'être affinée."

Que l'on se rassure donc !  Toutefois, à cet argument, s'ajoute la confiance que le patient peut avoir en son médecin traitant, et donc François Felgueroso-Bueno, ne comprend pas pourquoi les médecins n'ont pas de manière plus systématique été appelés comme relais privilégiés.

"On pourrait imaginer que le médecin généraliste aille chercher une certaine quantité de vaccins dans un centre de référence comme un hôpital qui possède des structures de stockage correctes et puisse vacciner des patients en cabinet. Certains patients nous disent : « Si ce n’est pas possible, je ne le fais pas ! ». On perd donc peut-être en efficacité alors qu’en intégrant cette vaccination chez le généraliste, on pourrait augmenter le nombre de vaccins administrés. »

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