Edito : Nollet brise le cercle de l'hypocrisie

par
|

Par Martial DUMONT

"Respectez-vous encore la bulle de 1 ? ", "Non. Je suis un être humain".

La question du journaliste de Matin Première ce mercredi était claire. La réponse du président d'Ecolo, Jean-Marc Nollet, le fut tout autant.

Comme la plupart des belges qui n'en peuvent plus, il a "avoué" qu'il ne lui était plus possible, humainement, socialement, de respecter cette règle devenue inapplicable autant qu'absurde. 

Pourtant, il n'aura pas fallu 10 minutes avant que la polémique enfle. Scandale, appel à la démission, shocking. Tout ça pourquoi ? Parce qu'un homme politique a répondu franchement à une question (qui n'attendait d'ailleurs que cette réponse) en précisant que lui aussi était un citoyen et qu'il comprenait que cette règle soit devenue inepte et devait être revue ?

Qu'aurait-il dû faire? Oh bien sûr un beau gros mensonge serait passé crème. Mais Nollet a choisi de briser le cercle de l'hypocrisie. Celui qui consiste chez certains à faire croire qu'ils respectent tous le dogmatisme sanitaire rigoriste qu'ils mettent en place et que la population a de plus en plus de mal à gérer.

On dira que Nollet alimente la chute de confiance des citoyens envers la politique et envers les mesures pour lutter contre le Covid. Certains jugeront qu'il ruine l'adhésion au combat.

C'est oublier un peu vite que le manque de plus en plus criant d'adhésion de la population - et qui globalement n'est pas une bonne chose du tout - ce n'est pas cette sortie polémique de Nollet qui l'a créé mais bien une gestion de crise calamiteuse depuis le début sur le plan de la communication, de la pédagogie, de la cohérence.

Ce qui a créé cette fatigue dans l'intensité de la lutte, c'est qu'on n'a jamais, depuis un an, donné de perspectives claires, de ligne rationnelle. 

Jean-Pierre Chevènement disait: "Un ministre, ça ferme sa gueule ; si ça veut l'ouvrir, ça démissionne".

Jean-Marc Nollet, qui n'est plus ministre, n'a fait ni l'un, et ne fera ni l'autre.

Il a, par sa réponse un peu choc, au moins eu le mérite d'ouvrir un débat dont peu veulent parler : celui qui concerne la détresse sociale et psychologique de la population qui aura dans les mois à venir un impact encore incalculable. Vous avez dit troisième vague? Elle aura bien lieu. Mais pas forcément où on l'attend.


Sur le même sujet

Recommandations

Image
Edito: Fait d'hiver: le Père Noël assassine Saint-Nicolas

Edito: Fait d'hiver: le Père Noël assassine Saint-Nicolas

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais cette année Saint-Nicolas est passé au bleu. À quelques heures de son passage théorique chez les enfants sages (ou pas), on en entend à peine parler. Il a du mal à quitter son trône, son âne est déjà parti voir s'il ne pouvait pas se recycler dans une crèche, et le Père Fouettard est sans doute resté coincé dans une cheminée.
Image

Edito: Magnette ou la realpolitik engagée de gauche

Image

Edito: Les Engagés ressuscités, le miracle de Georges-Louis Bouchez

Image

Edito | Evras: L'obscurantisme de parents qui n'aiment pas leurs enfants

Image

Edito: L' avenir de Charleroi dépend maintenant des Carolos eux-mêmes

Image

Edito: Rén qu'd'i pinser, sintèz come èm'coeûr bat

Image

Edito: La politique ne devrait jamais être un métier

Image

Edito: Paul Furlan, juste quelqu'un de bien

Image

Edito: Legoland, Merlin le désenchanteur

Image

Mobilité à Charleroi : On agit, puis on réfléchit?

Image

Edito: Parlement wallon, Parlement européen: la politique hors sol mènera à son crash

Image

Edito: Non, Charleroi ce n'est pas eux

Image

Edito: à défaut de sens, la grève nuit au droit de grève

Image

Edito : BSCA, le crash de crédibilité

Image

Edito: pour le climat, agir et conscientiser sans faire culpabiliser