Billet de lolo : Sur les traces du coronavirus

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Arthème Agenda - 27/09/2023

Voilà cela se concrétise et s’éveille en moi comme des petites paillettes qui me chatouillent le bas du dos avec cette envie de se dégourdir les jambes et de parcourir le monde. Non ne rêvez pas, le déconfinement total, ce n’est pas pour tout de suite. 

Tout le monde veut tellement sortir de cette crise que nous n’entendons désormais plus qu’un seul mot déconfinement ! Un mot que même mon correcteur rejette, comme moi d’ailleurs, parce que j’ai peur ! Oui, j’ai peur de croiser des gens qui ont fait la fête, qui se sont jetés sur les Brico et autres pépiniéristes, ou encore qui n’ont pas pu résister à l’appel de Mc Do ! 

Mais bon je suis un être rationnel et pas uniquement hyper hypocondriaque. Alors j’écoute et j’entends : Tracking ! Celui-là non plus mon correcteur n’en veut pas. 

Alleluia ! La voilà, LA solution nous dit-on après nous avoir privé de liberté physique, on va nous priver de liberté tout court. Et oui, mes chers cons citoyens, on va nous priver de nos libertés car l’intelligence collective, la responsabilisation tout ça, tout ça … le gouvernement a bien compris que ça ne fonctionnerait pas pour dé con finer.  Non, non, il n’y a pas d’erreur d’orthographe, c’est voulu ! 

Mais revenons à nos moutons, c’est le cas de le dire.  L’idée derrière la collecte d’information ainsi préconisée est de rompre les chaînes de transmission du virus en isolant ou en testant les personnes potentiellement contaminées à leur tour. Ce procédé peut être mis en place de façon « humaine », avec des « vrais gens » derrière des téléphones, et/ou via l’utilisation de la technologie, déjà existante ne soyons pas naïfs.  Disons aussi qu’un « traçage » digital est préconisé pour permettre d’automatiser le processus et ainsi intensifier les recherches.

L’idée fait son chemin en France et a déjà été appliquée dans d’autres pays moins regardant, mais le problème, en prime, en Belgique est que la compétence du traçage des citoyens appartient aux régions, tandis que le cadre juridique est une compétence fédérale.  Et si la Task Force fédérale « Data against corona » (c’est classe non ?) nous dit que tout est prêt, elle rejette quand même la patate chaude aux entités fédérées. 

Un petit traçage à la main 

Trois régions qui ne sont déjà pas nécessairement d’accord sur les directions à prendre. Va-t-on parvenir à un système compatible entre les trois régions ? activer une solution en Wallonie et en Flandre, par exemple, et pas à Bruxelles, réduirait leur efficacité… Je vous laisse avec ça, moi je sais ce que j’en pense. 

Car on est bien parti. En même temps que la réouverture des magasins de bricolage, en Wallonie et à Bruxelles, les dirigeants nous ont préparé une solution de bric et de broc. En Wallonie, par exemple, ce sont les bonnes vieilles méthodes manuelles qui sont privilégiées. Soit des « call-centers » avec 2 000 personnes, à qui on a déjà trouvé un joli nom, les « contact tracers »,  qui auront pour mission d’appeler les malades et leurs proches.  Les appelants seraient des fonctionnaires qui s’ennuient, les mutuelles, des étudiants en fin d’études sociales, ou encore de vrais employés de call center… on se tâte encore. Une hérésie convenons-en à l’heure de la 5G (une autre hérésie on est d’accord), et du tout à l’informatique, une solution intenable au premier coup d’oeil. 

Mais qui trouvera ses adeptes qui vous diront : « Vous vous imaginez 24H/24 sur votre smartphone, euh oui fort bien, à rechercher les covid-19.  Cela deviendrai du « attention covid-19 en vue ou en rue ».  Et après on fait quoi ?  on l’abat.  Nous passons dans la dimension 4.0 du corona, que nous appellerons le « coronagame » sans doute.

Mais soyons sérieux, soit on le fait, soit on ne le fait pas, mais une solution manuelle, c’est vraiment pas le pied ! Le système a été testé ailleurs que chez nous et avec d’autres moyens.

Conclusion : il faut une masse critique raisonnable pour le bon fonctionnement d'un tel traçage. Singapour a lancé une application et son démarrage a été timide, avec à peine 20% de la population connectée. Alors même que le pays fait face à une deuxième vague depuis le début du mois d’avril.

Préserver la vie privée 

Il faudra comme le dit la Commission européenne une participation volontaire de la population, une protection des données personnelles, un usage de ces données pour prendre des mesures sanitaires exclusivement ! 

Et cette adhésion des citoyens ce n’est pas gagné. En France, selon une enquête Ipsos-Sopra Steria, 41 % s’opposent à cette idée, 37 % y sont favorables, tandis que 22 % n’arrivent pas à trancher.

Aux Etats Unis, par contre, on n’a pas fait dans le détail comme d’habitude : là-bas, les autorités se sont arrogées l'accès à des montagnes de données personnelles allant de la géolocalisation aux relevés de cartes bancaires et de voyage et aux dossiers médicaux.

Chez nous, les garde-fous (tiens mon correcteur ne corrige pas ? ) ce sont les députés fédéraux comme l’écolo  Gilles Vanden Burre qui prône pour le respect des droits humains et pour que les excès identifiés à l’étranger ne se produisent pas chez nous. 

Le député PS Khalil Aouasti qui demande un vrai texte de loi, argumentant qu’un simple arrêté pris en vertu des pouvoirs spéciaux ne serait pas admissible. 

Ces responsables politiques ont raison, il faut avant tout respecter la vie privée, en évitant tout risque d’intrusion ou d’exploitation commerciale des données personnelles, comme c’est déjà trop souvent le cas à l’intérieur de nos smartphones. 

Tous pour un, un pour tous

Mais à contrario, certains de nos concitoyens ont déjà donné un formidable signal à notre gouvernement en se ruant sur les BBQ de Pâques, les Brico et les jardineries de mai et les mac do de printemps, nous restons de bons petits moutons consommateurs.  Les credos de l’APRES n’ont pas percolés dans notre société. 

Une fois le belge ou le wallon, habitué et probablement rassuré de savoir si son voisin est atteint ou pas, afin de pouvoir faire la fête tranquille, les applications n’auront qu’à fleurir comme les fleurs des champs et tout le monde trouvera ça génial et même rigolo ! « et t’as vu, untel l’a eu…, ce sera qui le prochain, oh ! surement sa belle-soeur…. on s’en fout, on l’aime pas de toute façon ».

Je me demande ce qu’en pensent ceux qui ont souffert des mois sur leurs lits d’hôpital, ainsi que les familles des résidents de maison de repos, tous ceux qui une fois le décompte final réalisé seront peut-être considérés comme les sacrifiés de la crise et à qui nous rendrons tous hommage la larme à l’oeil. 

La proposition de résolution sur le Tracking, non mon correcteur orthographique n’en veut toujours pas, alors disons traçage, sera prise en considération demain à la Chambre.  

C’est le succès ou l’échec du déconfinement qui est en jeu. Mais aussi un retour en force ou pas, du virus.  Et sans être Nostradamus je peux vous dire … et puis non, tiens ! Je vous laisse aussi avec ça.  On verra…


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