Visites autorisées en maisons de repos : la colère du secteur (Vidéo). Charleroi les interdit !

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La décision du Conseil national de sécurité (réuni ce mercredi) d’autoriser une visite par semaine dans les maisons de repos et dans les institutions pour personnes handicapées suscite de nombreuses réactions, pour la plupart désespérées, de la part des travailleurs du secteur. Du côté des syndicats, c’est également l’incompréhension et la colère. Ce jeudi, dans le courant le la journée, plusieurs institutions concernées comme le CPAS de Charleroi ou l'ISPPC annonçaient qu'elles maintenaient l'interdiction de visite dans leurs maisons de repos, par sécurité. Ensuite, ce sont plusieurs villes wallonnes dont Charleroi, Thuin et Erquelinnes, qui ont choisi de maintenir cette interdiction. 

Ce mercredi, le Conseil national de sécurité a, parmi ses nouvelles mesures mises à jour dans cette crise du Covid-19, décidé d’autoriser, sous conditions strictes, une visite par semaine dans les maisons de repos et dans les institutions pour personnes handicapées.

Un choix compliqué

Depuis le début de la crise et du confinement, les personnes âgées sont en effet très atteintes par cette situation d’isolement et l’absence des visites. Certaines, peuvent même en mourir. C’est ce que l’on appelle le phénomène de « glissement ». Face à cette détresse, les autorités ont donc souhaité permettre un accès très ciblé à des proches, ne présentant pas les symptômes du coronavirus.

Cependant, depuis quelques semaines et face à la propagation importante du virus dans les maisons de repos, certaines familles ont décidé de retirer leurs proches des établissements pour les reprendre à la maison. Les maisons de repos sont fortement touchées par le Covid-19 et les difficultés sur le terrain pour assurer le bien-être des résidents et le protéger de l’infection sont énormes.

L'incompréhension et la colère des travailleurs et des syndicats

Les travailleurs du secteur et les syndicats ne comprennent donc pas cette mesure prise hier, alors qu’ils ont attendu du matériel de protection et que l’on commence à peine à faire un dépistage généralisé.

« lorsqu’on vous annonce que des visites vont à nouveau être organisées à partir de lundi prochain, vous avez envie de jeter l’éponge, de rentrer chez vous et de dire : « qu’ils viennent seulement, ces décideurs  ! » » déclare la CNE dans un communiqué on ne peut plus amer. Depuis que la décision est tombée, les réactions des délégués se multiplient : « on ne comprend plus rien, que veut le gouvernement ? ». Car le personnel évoque l’énorme travail à faire sur le terrain. S’occuper en plus de l’accueil de visiteur n’est, pour eux, par envisageable dans l’état actuel des choses.

Selon la CNE, ce qui choque également fortement les travailleurs, c’est que ce genre de décision puisse se prendre sans aucune concertation avec les employeurs et les syndicats du secteur. La CNE qui ajoute encore « en avoir marre » de cette façon de gérer la crise. « Madame la Première Ministre refuse de nous recevoir. On lui écrit, un silence irrespectueux nous répond ». Le syndicat tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme, celle d’un personnel qui est de plus en plus à bout, et qui pourrait, s’il n’est toujours pas entendu, partir en grève.

Le bourgmestre PS de Pont-à-Celles Pascal Tavier, qui est également administrateur de l’association des directeurs des maisons de repos est très sollicité depuis hier soir par le secteur. Selon lui, cette décision est prématurée. Il s'exprime dans cette interview vidéo réalisée ce matin.

Plusieurs communes, dont Charleroi et Thuin ont décidé de prendre un arrêté pour interdire les visites. Erquelinnes a également décidé de suivre cette direction.

A Charleroi, dans l'attente d'instructions plus précises émanant de la Région wallonne sur la mise en oeuvre de cette décision fédérale, le CPAS a pris la décision de continuer à appliquer les procédures de protection mises en place depuis le 10 mars dernier, c'est à dire, l'interdiction des visites. Dans la journée, Paul Magnette a décidé de prendre un arrêté pour interdire ces visites dans toutes les maisons de repos de Charleroi. Thuin et Erquelinnes également.

L'ISPPC (l'Intercommunale de Santé Publique du Pays de Charleroi) avait également pris la même décision cet après-midi pour ses maisons de repos et de soins.
"Si nous comprenons les enjeux de cette décision visant à limiter l’isolement psychologique des résidents, nous ne pouvons l’accepter parce qu’elle est contraire aux efforts déployés pour protéger ceux-ci", précise l'ISPPPC qui ajoute que ses portes s'ouvriront dès que le risque de contamination sera maîtrisé, ce qui n'est pas encore le cas. Pour rappel, les visites dans les maisons de repos, filtrées depuis le 4 mars, sont interdites depuis le 13 et le restent donc pour ces deux opérateurs. D'autres devraient également suivre et adopter la même mesure.

Au sujet de la situation d'isolement des résidents des maisons de repos, l'ISPPC rappelle qu'elle est consciente de la situation et que des mesures sont prises à cet effet, puor leur bien-être mais également pour leur sécurité :

Chaque établissement s’est vu doté de dispositifs de télécommunications ainsi que d’un groupe Facebook vous permettant de prendre des nouvelles et/ou de communiquer avec votre proche,

Le personnel de réactivation propose des activités adaptées pour divertir les résidents,

Les résidents se restaurent en chambre et/ou dans les étages,

Les horaires du personnel ont été adaptés afin de constituer des équipes par étage qui ne se croisent pas,

L’ensemble du personnel dispose des équipements de protection nécessaires et les utilises conformément aux recommandations officielles ;

Les procédures d’entretien du linge, d’entretien ménager et de collecte des déchets ont toutes été adaptées à la situation,

L’ensemble du personnel a été dépisté afin d’écarté les éventuels travailleurs positifs au COVID19,

Ce jeudi après-midi, 1/3 des résidents des maisons de repos de l'ISPPC sont testés. Les deux autres tiers le seront ce jour et demain,

Un support hospitalier du CHU de Charleroi s’est organisé pour renforcer les médecins traitants, les médecins coordinateurs et conseillers ainsi que les équipes de soins.

 


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