Courcelles : La bourgmestre n'est pas informée des résultats du biomonitoring

Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est difficile d'obtenir le résultat du biomonitoring effectué à proximité des broyeurs à métaux. La commune de Courcelles a bien tenté de prendre l’initiative et de s’informer auprès de l’ISSeP (Institut Scientifique de Service Public) qui a annoncé que les communes concernées par les broyeurs ne seraient pas associées à la communication des résultats, mais sans succès.  
 
Il a été répondu à la députée-bourgmestre Caroline Taquin que la communication se ferait de commun accord et en partenariat avec l’ISSeP, le Service Public de Wallonie et le Cabinet de la Ministre Tellier et que le calendrier serait élaboré en temps voulu, avec le ComAc (Comité d’accompagnement du biomonitoring), l’Administration régionale et le Cabinet.
 
La Commune de Courcelles peut satisfaite de cette réponse, a envoyé un courrier à la Ministre Tellier afin de lui faire part de son étonnement, rappelant l’implication importante des communes concernées et la responsabilité qui incombe aux bourgmestres en matière de santé publique.
 

Un bref historique est nécessaire … !
 

En décembre 2021, les communes concernées étaient informées par l’ISSeP que le Gouvernement wallon avait pris la décision de la mise en place d’un biomonitoring spécifique visant à déterminer les niveaux d’imprégnation des riverains des sites des broyeurs à métaux en Wallonie, BIOBRO.
 
Après différentes réunions de coordination en vue de la diffusion d’informations sur le bien-fondé du biomonitoring et de l’organisation de celui-ci, différents reports et prolongation des délais d’inscription des volontaires, la commune de Courcelles se réjouissait qu’enfin des prélèvements puissent avoir eu lieu sur notre territoire en octobre 2022.
 
Cependant, depuis cette période, aucun retour n’a été effectué vers les communes et c’est pour cette raison que la commune de Courcelles a souhaité obtenir des informations sur l’état d’avancement du processus.
 
Plus récemment, la commune de Courcelles a rappelé à la Ministre Tellier, dans son courrier, comment elle avait collaboré activement à ce biomonitoring, notamment en transmettant les rapports réalisés par le bureau d’études qu’elle avait mandaté dans le cadre d’une mission d'expertises toxicologique, scientifique et technique à proximité du broyeur à métaux situé sur son territoire ; mission financée sur fonds propres à hauteur de plusieurs dizaines de milliers d’euros.
 
Dans ce même courrier, elle demandait que les communes et villes concernées par le biomonitoring, et plus particulièrement leur bourgmestre, soient associés au processus de communication et que les résultats et conclusions leurs soient transmis avant toute communication au public.
 
À la suite de cette nouvelle sollicitation, l’administration répondait fin décembre 2023 qu’en raison de l’actualité des PFAS, la rédaction des rapports avait pris du retard mais que dans le premier trimestre de 2024, une communication collective de ceux-ci serait mise en place avec les communes, le cabinet de la Ministre et l’administration wallonne.

Quelle ne fut donc pas la surprise de la bourgmestre de Courcelles, de voir de nombreux résultats d’analyses réalisées à proximité du broyeur publiés, en marge d’une prochaine émission télévisée, sans que les autorités locales en aient été informées au préalable.
 
On parle tout de même de dépassements qui sont jusqu’ à presque 600 fois au-dessus des normes en vigueur
pour certains polluants cancérogènes.