La guerre interne au MR hainuyer atteint son paroxysme. Nicolas Tzanetatos, écarté de la course à la présidence par son propre parti, a obtenu gain de cause en justice, mais son duel avec Denis Ducarme reste incertain.
Malgré une décision judiciaire en sa faveur, le MR maintient son blocage, invoquant de nouveaux motifs. Entre stratégies internes, rivalités de longue date et tensions croissantes, l’issue du scrutin reste floue. Jusqu’où ira ce bras de fer qui secoue le parti ?
L'affrontement entre Nicolas Tzanetatos et Denis Ducarme atteint un nouveau sommet, mettant en péril l’image du MR dans le Hainaut et ailleurs. Cette fois, la bataille concerne la présidence de la Fédération hainuyère du parti. Ducarme, président sortant, veut conserver son poste, mais la candidature de Tzanetatos a été rejetée.
Le MR avance que Tzanetatos ne respecte pas une condition de participation : la rétrocession d’une part de ses indemnités au parti. Estimant cette décision injuste, Tzanetatos saisit la justice, qui lui donne raison. Le tribunal constate que cette condition n’existait pas lors de l’appel à candidatures et, de surcroît, que l’intéressé était en règle. Le MR est contraint d’accepter sa candidature sous peine d’une astreinte de 80 000 euros.
Mais le parti ne lâche pas. Devant le Conseil de conciliation et d’arbitrage, il bloque à nouveau la candidature de Tzanetatos, invoquant cette fois un défaut de paiement en tant que conseiller communal. Tzanetatos se défend en expliquant n’avoir jamais reçu de relance et refuse de commenter davantage.
À dix jours du scrutin, l’incertitude demeure. Les convocations doivent partir, mais le MR maintient deux candidats officiels : Denis Ducarme et Paolo Alongi.
Que fera Tzanetatos ?
Trois options existent :
- abandonner (peu probable),
- voir le MR revenir sur sa décision (peu probable),
- ou voir le parti ignorer la justice et risquer l’amende.
Cette dernière option, une procédure en tierce opposition, semble la plus probable.
Cette rivalité entre Ducarme et Tzanetatos ne date pas d’hier. En 2021, Ducarme, soutenu par Georges-Louis Bouchez, s’installe à Charleroi pour y renforcer le MR, mais se heurte rapidement Tzanetatos. Les deux veulent mener la liste MR aux élections communales. Finalement, le parti choisit Anthony Dufrane, ex-PS, pour calmer les tensions.
Nouvel épisode : le poste de chef de groupe au conseil communal. Logiquement destiné à Tzanetatos, il est finalement confié à Jean-Noël Gillard, ex-DéFI, avec le soutien de Ducarme. Tzanetatos proteste, mais une solution est trouvée : Dufrane accepte temporairement ce rôle. Aujourd’hui, cette période touche à sa fin. Un accord interne prévoit l’installation officielle de Gillard, à condition que le président de la section locale ne soit pas conseiller communal. Comme l’unique candidat, Denis Goddaert, remplit cette condition, Gillard devrait être nommé chef de groupe au conseil communal de Charleroi le 14 avril.
La guerre interne au MR carolo est loin d'être terminée.
Source: RTBF
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