Selon le dernier Moniteur de Sécurité, plus d’un habitant sur trois à Charleroi dit se sentir en insécurité. Une statistique interpellante, alors que la criminalité violente est en hausse et que la demande de proximité avec la police de quartier grandit.
À Charleroi, le sentiment d’insécurité reste élevé. Plus d’un tiers des Carolos disent ne pas se sentir en sécurité dans leur quotidien, selon un sondage national mené à l’été 2024 auprès de 150 000 citoyens.
Du côté de la police locale, le chef de corps, Laurent Van Doren, nuance : « Les chiffres globaux sont stables mais on constate plus de faits avec violence. À Charleroi, ce que les habitants demandent avant tout, c’est plus de proximité avec leur agent de quartier. »
Recruter plus de policiers… mais difficilement
Renforcer cette proximité passe par davantage d’effectifs. Mais ce n’est pas simple. « 67 recrues vont nous rejoindre dans les mois à venir, mais certaines unités restent déforcées car, au niveau fédéral, on manque de policiers », explique Laurent Van Doren.
Le parquet de Charleroi, lui, a ouvert 48 000 dossiers en 2024, contre 42 000 un an plus tôt. Une hausse significative, rendue plus gérable par l’arrivée de nouveaux magistrats.
La réponse politique : proximité et technologie
Le bourgmestre, Thomas Dermine, met en avant la carte de la proximité. « On veut que les Carolos retrouvent un point d’autorité et de confiance près de chez eux, en remettant en lumière les agents de quartier. Ensuite, il y a aussi un aspect technologique, avec des caméras pour permettre la surveillance de zones plus précises, sans que ça ne remplace les humains évidemment. »
Ces pistes font partie du Programme Stratégique Transversal de la ville, qui sera soutenu par des discussions avec le fédéral. Une réunion est d’ailleurs prévue ce vendredi avec d’autres grandes villes, la police et le ministre de l’Intérieur, Bernard Quintin.
L’opposition pas convaincue
Mais à l’opposition, on reste critique. Pour Jean-Noël Gillard (MR-IC), « certains quartiers comme Marcinelle, Gilly ou Gosselies restent trop marqués par la criminalité ». De son côté, Pauline Boninsegna (PTB) élargit la notion d’insécurité : « Ce n’est pas seulement une question d’agressions. Ce sont aussi des rues mal éclairées, des trottoirs abîmés… »
Mais majorité et opposition s’accordent sur un point : la sécurité reste un défi majeur pour la ville.
Pour consulter le rapport dans son intégralité : https://www.police.be/statistiques/fr/moniteur-de-securite/moniteur-de-securite-2024
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