Six cents détenus dorment actuellement au sol dans les prisons belges, ce qui constitue le chiffre le plus élevé jamais enregistré. L'administration pénitentiaire tire la sonnette d'alarme ce lundi, évoquant une situation devenue ingérable.
La population carcérale totale s'élève désormais à 13.613 personnes, un niveau "inédit", selon l'administration. Il y a un an, on comptait en Belgique 12.764 détenus.
Selon l'administration, cette hausse rapide résulte d'une conjonction de facteurs. La sortie de prison progresse très lentement, et on observe une forte augmentation du nombre de prévenus en détention provisoire, d'internés et de personnes sans papiers.
La pression continue également de croître à la prison de Haren. Malgré l'ajout récent de 43 lits, 34 personnes y dorment aujourd'hui par terre. Selon l'administration, cela illustre à quel point chaque capacité tampon est rapidement saturée. "La surpopulation extrême et le nombre croissant de 600 personnes dormant au sol soulignent la nécessité de mesures structurelles immédiates."
La problématique est présente aux quatre coins du pays. En Wallonie, on recense 220 détenus contraints de passer la nuit par terre: 39 à Leuze, 37 à Marche (dont 4 femmes), 32 à Mons (dont 6 femmes), 29 à Nivelles, 26 à Tournai et Namur, 16 à Arlon, 10 à Jamioulx et cinq à Lantin.
En Flandre, on en compte 346 au sein de dix établissements, avec Anvers (72), Termonde (55) et Hasselt (45) en tête.
La situation dans les établissements belges est intenable pour l'administration, qui plaide notamment pour la réintroduction de la permission de sortie prolongée.
La ministre de la Justice, Annelies Verlinden (CD&V), a déjà indiqué qu'elle travaillait sur des mesures additionnelles, mais la question n'a pas été abordée lors du dernier conseil des ministres vendredi.