Si vous avez été nombreux à vous rendre aux urnes ce dimanche, certains en revanche ne se sont pas rendus dans l'isoloir. L’abstention est la grande gagnante de ces élections communales à Charleroi.
Pour qui les Carolos ont-ils le plus voté lors des élections communales ? Pour personne. 41 470 d’entre eux n'ont pas voté – ou voté blanc ou nul. En comparaison, le PS, première force politique de la commune, a récolté 40 920 voix. Ces chiffres sont interpellants.
Ça veut dire que le premier parti, c'est le parti de ceux qui n'ont pas voté. Ce qui explique que l'on ait moins de participation électorale, c’est que c’est une grande ville, et que c'est une ville aux revenus par habitant plutôt faibles dans la moyenne wallonne, indique Jean Faniel, directeur général du CRISP, Centre de Recherche et d’Information Socio-Politiques
Le taux de participations à Charleroi passe d’environ 83% en 2018 à 78% cette fois-ci, un recul de plus de 5%. Plus de 1 personne sur 5 n’a simplement pas voté.
Un désintérêt ?
En comparaison à Mons, une autre grande ville, le recul est de seulement 2%. Les enjeux peuvent être à l’origine de cet écart : entre le duel annoncé à Mons et celui à Charleroi, il y a pas mal de différences.
Il faut croire qu'à Charleroi, le match paraissait un peu plus joué d'avance. Pourtant, ça n'allait pas de soi. Notamment parce qu'il y avait là aussi un affrontement entre le PS et le MR qui partait à l'assaut de la majorité absolue, comme à Mons. Évidemment, peut-être pas avec la même figure en tête.
Sans oublier qu’un autre élément pouvait attirer davantage de Carolos vers les isoloirs : la guerre interne au PS.
Le concours, la guerre des chefs entre Thomas Dermine et Paul Magnette aurait pu attirer les citoyens à venir trancher.
Mais tous savaient que dans ce duel, Thomas Dermine sortirait bourgmestre. Une des explications, c’est donc peut-être que les Carolos ont ce sentiment que tout était acté d’avance, ce qui serait plutôt inquiétant.
C'est préoccupant d'un point de vue démocratique parce que cela veut dire aussi que ce sont des gens qui ne font pas entendre leur voix, conclut Jean Faniel.
Quelles que soient les raisons, un taux élevé d’abstention n’envoie jamais un signal positif. L’un des grands enjeux de demain pourrait être d’y remédier avant les prochaines élections.
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