IVG: chez nous, 1 femme sur 5 sera confrontée à une grossesse non désirée

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Vendredi dernier, la Cour Suprême des États-Unis a révoqué le droit à l’avortement. 4 jours après cette décision, 9 états américains ont déjà interdit l’IVG sur leur territoire. Depuis, tout le monde s’inquiète et même jusqu’en Belgique, alors, les associations et certains partis politiques voudraient que le droit à l’avortement soit inscrit dans la Constitution.

En Belgique, l’avortement est autorisé sous certaines conditions, c’est ce que dit la loi du 15 octobre 2018 qui encadre l’interruption de grossesse. L’IVG doit être faite avant la fin de la 12ème semaine de conception et un délai de six jours de réflexion doit être respecté entre la première consultation prévue et le jour de rendez-vous pour l’intervention.

"Moi je travaille depuis 1970 et. à l'époque, les avortements on ne pouvait pas les faire, indique le docteur Marie-Jeanne Bouche, gynécologue. Et on ne connaissait personne qui voulait bien le faire alors il y avait beaucoup d'avortement clandestin ou alors les femmes allaient en Hollande. Ensuite, on a eu la dépénalisation très partielle de l'avortement au moment ou le Roi Baudouin s'est retiré de l'acceptation. L'avortement a alors été accepté mais avec une certaine difficulté."

Un sujet tabou

"Les jeunes en parlent mais il y a toujours une crainte. Ca reste difficile même si heureusement, dans la plupart des Villes comme Liège et Charleroi il y a des centres de planning familial", raconte la gynécologue.

En Belgique, 1 femme sur 5 sera un jour confrontée à une grossesse non désirée. Tout les âges sont concernés.

"Je dirais que l'avortement c'est de 13 à 50 ans avec une moyenne dans notre Pays qui tourne de 29 à 31 ans, raconte le docteur Marie-Jeanne Bouche. L'avortement est quand même une vie que l'on arrête, c'est souvent une vie contre une vie! La vie de la patiente ne peut pas aller avec une grossesse, ce n'est pas le moment. Donc on arrête l'évolution de la grossesse  et la famille va continuer sa vie."

Il y a deux méthodes pour l’IVG, la méthode médicamenteuse ou la méthode chirurgicale

"Jusqu'à huit semaines de grossesse, c'est la méthode médicamenteuse et comme le délai est très court, la femme vient chercher les médicaments et l'expulsion se fait à domicile. L'autre méthode est l'aspiration, c'est un tuyau semi-rigide. On va d'abord faire une anesthésie du col, on introduit alors le tuyau dans le col et on aspire le foetus et le placenta de l'utérus", poursuit Maire-Jeanne Bouche.

L’interruption volontaire de grossesse peut se dérouler soit dans un Centre extrahospitalier : c’est-à-dire les Centres de Planning familial où dans un hôpital. À la suite du rendez-vous, les femmes sont généralement suivie par le médecin afin de vérifier que tout s’est bien passé. 

L'abolition de l'avortement aux États-Unis

Après l’abolition du droit de l’avortement par la Cour Suprême des Etats-unis, de nombreux débats de part et d’autres du champ politique sont sur la table tout le monde s’inquiète même jusqu’en Belgique.

"La même Belgique est bien positionnée estime la gynécologue. Mais après, presque partout dans le monde il y a une discussion sur l'avortement mais plus au niveau des semaines de délai. La Hollande va jusqu'à18 semaines tandis que la Belgique c'est 12, on pourrait peut-être allonger le délai."

Dans notre Pays l’avortement est considéré comme un droit mais qui reste fragile, c’est pourquoi les associations et certains partis politiques voudraient que le droit à l’avortement soit inscrit dans la Constitution.

Clara Declercq 


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