Charleroi : le nouveau règlement du conseil communal fait débat… ou pas

par

Charleroi : le nouveau règlement du conseil communal fait débat… ou pas

Le Conseil communal de Charleroi a adopté ce lundi un nouveau règlement d’ordre intérieur. Plusieurs points ont suscité le débat, notamment dans les rangs du groupe MR-IC.

🔗 [Consulter le texte adopté]

Le règlement rassemble un ensemble de règles, anciennes et nouvelles. En voici quelques-unes :

  • Chaque groupe dispose d’un temps de parole de dix minutes. Le Collège communal bénéficie de cinq minutes pour répliquer.
  • Un seul orateur par groupe peut ensuite formuler une réplique, dans un délai de deux minutes.
  • Par séance, les questions écrites sont limitées à 40. Le Bureau veille au respect de ce quota.
  • Les interventions citoyennes auront désormais lieu avant les prises de parole des conseillers communaux.

Jean-Noël Gillard, chef de groupe MR-IC, a tenu à s’exprimer avant le vote : « La liberté d’expression est une valeur fondamentale. Ce qui m’interpelle c’est, d’une part, la limitation de la parole : 40 questions écrites par séance. Une telle restriction constitue une entrave à notre liberté d’expression. » Il a également remis en cause la nouvelle organisation des prises de parole citoyennes, qui précéderont celles des élus, estimant qu’il s’agissait d’une déresponsabilisation. « Je me suis engagé en politique pour relayer les préoccupations des citoyens. À l’heure où ceux-ci attendent davantage de responsabilité de la part de leurs élus locaux, ce n’est pas un bon signal. Nous devons leur montrer que nous sommes responsables, car élus. Je suis favorable à la participation citoyenne, mais pas par des interventions en début de séance, souvent faites par des syndicats, d’anciens candidats ou d’autres, et non par des citoyens impliqués dans la vie de leur quartier. »

Nathalie Monforti (PS), présidente du conseil, a tenu à rappeler que le règlement avait été discuté en réunion avec les chefs de groupe. « Pour moi, tout cela a été abordé. Le MR n’était présent qu’à une seule réunion sur cinq. Monsieur Gillard, vous pourrez m’écrire si vous le souhaitez, mais ce n’est pas le lieu pour en discuter ici. »

Le PS et le PTB s'en mêlent 

Isabella Greco, cheffe de groupe PS, a pris la parole à son tour : « Quand un élu (Denis Ducarme) est mandaté pour participer aux réunions mais ne se présente qu’à une seule sous prétexte d’indisponibilité, alors qu’il trouve le temps de répondre à des magazines d’extrême droite, c’est ça, la véritable déresponsabilisation politique. » Elle faisait référence à une interview de Denis Ducarme parue le matin même dans Valeurs Actuelles, un magazine d’actualité d’opinion classé à l’extrême droite. « Pourquoi établir une hiérarchie entre les élus et les citoyens ? "Oui à la participation citoyenne", mais seulement après les politiques ? Il est 22h30, nous n’avons toujours pas terminé : il est normal que les citoyens s’expriment avant nous. » Isabella Greco a rappelé que le règlement avait été décortiqué point par point lors des réunions. Thomas Lemaire, conseiller PTB, a également regretté l’intervention du MR-IC, mais pas uniquement : « Nous regrettons aussi la limitation à 40 questions. Mais il faut être honnête : avec ses 70 à 80 questions par mois, le MR-IC en est le principal responsable. »

Jean-Noël Gillard a exprimé son regret face à un débat axé, selon lui, davantage sur la forme que sur le fond. Il a également dénoncé une ambiance compliquée : « Vous prenez à partie un membre de mon groupe, Denis Ducarme, comme vous le faites depuis le début. J’ai eu des contacts réguliers avec lui, et comme il me l’a encore dit ce matin : l’ambiance est détestable. Il est venu avec sa philosophie, ses propositions pour renforcer la liberté d’expression, et on l’a moqué. Plutôt que d’avoir de vrais échanges, ce sont des attaques et des moqueries, ici comme en bureau. »

Thomas Dermine (PS), bourgmestre de Charleroi, a rappelé que chaque conseiller devait pouvoir exercer sa fonction sans être moqué. Il a appelé au dialogue. 

Le MR a voté contre le règlement, qui a été adopté.

LIRE AUSSI : Conseil communal de Charleroi : incendies, santé mentale des jeunes, rapport financier 2024…


Sur le même sujet

Recommandations