Alice Vanhaverbeke habite à Marchienne-au-Pont depuis une dizaine d’années. Jusqu’alors, il y faisait bon vivre. Depuis un an, elle assiste avec tristesse et colère, selon ses termes, à la décrépitude de son environnement, mais elle ne se résigne pas.
Aujourd’hui, lorsqu'Alice promène son chien dans le quartier, c’est toujours avec une certaine appréhension. Il n'est pas rare qu’elle croise des dealers en plein négoce. Elle craint pour sa sécurité, mais aussi pour celle de sa fille et des membres de sa famille.
"Mon beau-frère prend le train tous les jours pour aller à Bruxelles, où il travaille. Il rentre vers 18h30, à l'heure précise où des coups de feu ont été tirés mardi dernier. Lorsqu'il est arrivé, tout était bloqué autour de la gare. Cet endroit devient une zone de non-droit, où il n'y a plus personne, mais que l'on déshumanise aussi de plus en plus."
Dans sa rue, Alice doit aussi redoubler de vigilance en traversant. Suite à des changements de circulation imposés sans concertation ni information, il n'est pas rare que des chauffards empruntent sa rue à contresens. Des blocs en béton ont été installés rue Ali Autome, entraînant un détournement du trafic par la rue Pourbaix, pourtant en sens unique. À plusieurs reprises, Alice a été surprise par des conducteurs imprudents. Elle craint également pour sa fille et les enfants du voisinage, qui ne sont pas habitués à voir arriver des véhicules par la gauche lorsqu’ils traversent.
"Nous avons déjà interpellé les autorités, nous demandons des actions concrètes, mais pour l'instant, aucune solution ne semble avoir été trouvée."
Lundi dernier, Alice était présente au conseil communal. Elle veut être impliquée dans les décisions qui concernent son quartier. Elle refuse de se résigner face à la délinquance et l’insalubrité. Une chose la rassure : le bourgmestre reconnaît lui aussi la réalité de la situation à Marchienne-au-Pont. Pourtant, son constat est le même qu'elle.
"Je crois qu’il y a clairement un sous-effectif. Notre agent de quartier a déjà changé tellement de fois… Et en plus, nous ne voyons jamais de voiture de police, ou en tout cas pas plus que celle qui va passer maintenant (rires). Je vais vous montrer un endroit où les gens confondent notre rue avec une décharge."
Alors que nous filmons un impressionnant tas de déchets, un riverain nous rejoint et confirme les propos d'Alice. Il ramasse même une plaquette de médicaments et attire notre attention sur le fait que des enfants pourraient la trouver en jouant et l’avaler.
"Il y a régulièrement des dépôts clandestins. Ici, c'est une propriété privée, mais le propriétaire a aussi la responsabilité d'assurer la propreté des lieux. Régulièrement, il y a des départs de feu. Mon compagnon a sa voiture électrique dans l’un des garages, et en cas d'incendie, les pompiers pourraient rencontrer de sérieuses difficultés pour intervenir."
Alice reconnaît cependant les efforts de la ville pour enlever les déchets dès que possible. L’intervention d’Éric Goffart a déjà été utile à plusieurs reprises. Mais elle reste vigilante. Thomas Dermine l’a répété lundi lors du conseil communal : des actions anti-drogue sont prévues et seront menées rapidement. Nul doute qu'Alice et ses voisins continueront à rappeler aux autorités leurs engagements.
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