
Le Sporting de Charleroi a gagné le droit de participer au match de barrages pour une qualification en Conference League au terme d'une saison marquée par une relation compliquée avec ses supporters.
Une partie du public carolo reprochait notamment au président Mehdi Bayat de ne pas investir suffisamment avec comme conséquence des résultats plus qu’en dents de scie. Et puis il y a eu l’affaire du match interrompu contre l’Union St Gilloise après craquage de fumigène qui a amené le patron du Sporting à décréter des interdictions de stade pour des dizaines d’Ultras… qui n’ont pas hésité à porter l’affaire en Justice où d’ailleurs ils ont obtenu gain de cause. Bref on se dirigeait vers une saison pourrie.
Jusqu’à ce qu’arrivent les play-offs où le Sporting, faut-il le dire, a brillé au point de remporter le mini-championnat et de s’offrir un match de barrage pour une place européenne, donc, au terme de la rencontre dantesque de la semaine dernière contre Westerlo remportée 4-3 dans un Mambourg en ébullition.
Et c’est précisément cela qui rend unique le public de Charleroi, capable un jour de traiter ses joueurs de chèvres et la semaine suivante de les porter aux nues après un bon match en étant certain que la finale de la Champion’s League c’est pour l’an prochain ou, au pire, lorsque le nouveau stade sera construit dans deux ans, le plus beau de Belgique bien entendu, là où il y a quelques semaines encore ces mêmes supporters criaient sur tous les toits que la Zebrarena ne verrait jamais le jour tant Medhi Bayat n’est qu’un "prometteu de bondjou" comme on dit du côté de Marchienne-au-Pont…
Mais cette versatilité dans le chef des supporters du Sporting, cette capacité à brûler ce qu’on a adoré avant de faire renaître le feu de ses cendres, n’est-ce pas finalement une caractéristique des Carolos en général?
Après tout personne autant qu’eux n’adorent critiquer leur ville au coin du bar avant de recommander une tournée en chantant “Pays de Charleroi c’est toi que je préfère”.
Et c’est aussi ce qu’on kiffe chez eux. Il y a chez Carolos un côté entier, brut de décoffrage. Ils sont capables d’outrances qui les rendent particulièrement attachants. Une démesure déraisonnable presque attendrissante qui les fait passer de l’état catatonique à la surexcitation quasi extatique, de la râlerie aux louanges pour leur ville dans la même minute.
Oui il y a dans notre région une sorte de syndrome de bipolarité absolument délicieux qui, pour non nés-natifs, peut paraître déroutant voire totalement incompréhensible. Et pour qui tous les Carolos, finalement, ne sont que de drôles de Zèbres…
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