"Il ne faut absolument pas sous-estimer l'annonce de Ryanair. Elle est la traduction parfaite de 'trop de taxes tue la taxe'...", a réagi mardi le ministre-président wallon Adrien Dolimont.
Cela fait suite à l'annonce de la volonté de la compagnie irlandaise de supprimer un million de sièges à Bruxelles et Charleroi et de retirer cinq avions sur les 18 de sa base carolo, à partir de la saison aéronautique hivernale 2026-2027.
"Si Ryanair enlève cinq de ses appareils, c'est 1.100 emplois directs et indirects (dont 150 contrats directs à l'aéroport) qui risquent d'être impactés, sans compter les 100 millions potentiels de manque de retombées sur l'économie belge", a averti le libéral.
"Il y a deux volets de lecture à cette annonce, ou plutôt deux niveaux de taxe à décrypter. La taxe fédérale - défendue par la majorité fédérale dont fait partie le MR, ndlr - a une portée environnementale et veut donc impacter le comportement des consommateurs dans un objectif de diminution de l'impact CO2 notamment. Mais il faut être prudent avec les montants, ce que nous avons toujours martelé. En moins de six mois, nous sommes passés de deux à dix euros, ce qui est important", a-t-il estimé.
"Mais le deuxième niveau de taxe qu'on voit émerger, c'est cette fameuse taxe communale de trois euros par passager - qu'entend imposer la Ville de Charleroi sur BSCA, ndlr. Ici, le modèle est différent, c'est juste pour remplir des caisses parce qu'on ne veut pas faire suffisamment d'efforts sur les dépenses. Faire croire que celle-ci ne se répercutera pas sur le passager traduit un manque de connaissance complet du business", a ajouté le ministre-président, en assurant que le gouvernement régional "activera tous les leviers disponibles pour tenter de bloquer cette taxe Dermine".
"Je prends acte de la sortie de Ryanair, suite aux projets de taxes communales et fédérales annoncées. On ne peut affaiblir l'un des moteurs économiques majeurs de la Région, à un moment aussi stratégique, alors que l'aéroport doit assumer d'importants investissements pour améliorer ses services et répondre aux exigences", a de son côté souligné la ministre en charge des Aéroports, Cécile Neven (MR), qui a demandé à disposer des impacts concrets de cette annonce pour BSCA.
"Le gouvernement a apporté de la visibilité à l'aéroport avec un permis solide et un cadre de développement clair. Il serait temps que tout le monde en prenne conscience et soutienne l'aéroport dans le contexte actuel", a-t-elle conclu.
Mécontente de la volonté du gouvernement fédéral d'augmenter la taxe sur les billets d'avion et de celle de la Ville de Charleroi d'instaurer une taxe communale de trois euros par passager en partance de l'aéroport à partir du 1er janvier, la compagnie low cost a annoncé ce mardi son intention de supprimer un million de sièges à Bruxelles et Charleroi et de retirer cinq avions sur les 18 de sa base carolo à partir de la saison aéronautique hivernale 2026-2027, qui commencera à la fin du mois d'octobre prochain.
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