Le parquet fédéral a requis jeudi, des peines allant de 12 mois à 10 ans de prison à l'encontre de 12 prévenus poursuivis dans le cadre du procès Sky ECC, du nom de cette messagerie cryptée prisée des milieux criminels.
Un acquittement a également été sollicité pour trois autres prévenus.
Dans ce dossier, 33 individus sont suspectés d'avoir dirigé ou participé à une organisation criminelle impliquée dans un trafic de cocaïne et de cannabis entre décembre 2019 et décembre 2021. Des cultures de cannabis installées à Monceau-sur-Sambre, Rochefort, Evere ou Woluwe-Saint-Pierre ont été démantelées. Les prévenus sont également soupçonnés de blanchiment d'argent, d'abus de biens sociaux, de faux en écriture et d'infraction à la législation sur les armes.
Le dossier fait état de deux organisations criminelles. L'une était impliquée dans le trafic de cocaïne, l'autre dans celui de cannabis. Deux prévenus sont suspectés d'avoir joué le rôle de dirigeant dans chaque organisation criminelle.
Le parquet fédéral avait débuté son réquisitoire mercredi, demandant pour 18 prévenus des peines comprises entre 18 mois et six ans de prison, des suspensions du prononcé et un acquittement.
La magistrate Julie Coduys a bouclé jeudi son réquisitoire en se penchant sur la situation des 15 derniers prévenus. Chez l'un des dirigeants, la police a découvert "un livre de comptes qui évoque le trafic de 2.428 kilogrammes pour un total de 133.738.580 euros durant la période visée", a-t-elle détaillé. Déjà condamné pour des faits similaires il y a plus de 10 ans en Italie, l'homme visé par la perquisition est celui, parmi les 33 prévenus, qui risque la plus lourde peine. Le parquet a sollicité 10 ans de prison à l'encontre de ce quadragénaire.
Pour son associé présumé, qui est jugé par défaut, le ministère public a demandé une peine de neuf ans de prison. Pour 10 autres prévenus, il a sollicité des peines comprises entre 12 mois et sept ans d'emprisonnement.
Quant aux trois derniers prévenus, le parquet fédéral a sollicité leur acquittement en raison de "zones d'ombre dans le dossier".
Avec ce lourd réquisitoire, le parquet fédéral souhaite envoyer un signal fort, a souligné la magistrate. "Tout cela n'est pas anodin. Une réponse ferme doit être donnée aux criminels qui pratiquent ce type d'activités. Certes, les peines sont sévères pour certains mais j'ai pris en considération les éléments du dossier, l'attitude de chacun durant la procédure, la gravité des faits et la longueur de la période infractionnelle. Pour qu'un jour, peut-être, nous ne soyons plus confrontés à ce type de dossiers", a conclu Julie Coduys.
Les avocats de la défense débuteront leurs plaidoiries vendredi. La fin des débats est prévu fin de semaine prochaine.
La messagerie Sky ECC a été décryptée par les forces de l'ordre en 2021. Cette application était massivement utilisée dans les milieux criminels pour communiquer en toute discrétion.
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