Ce midi, la Maison des Huit Heures à Charleroi avait un petit air de réveillon. Le tenancier de la taverne et la Table Ronde y avaient invité pour un repas convivial une cinquante personnes précarisées qui souvent ne fêteront pas Noël ou alors seuls.
« La précarité augmente dans le quartier »
« La précarité augmente dans le quartier », c’est le constat de Pierre Potgen, le tenancier de la Maison des Huit Heures à la place Vauban à Charleroi. Et c’est pour ça qu’il a fait appel à l’asbl Table Ronde Belgium qui tient le café solidaire à la rue de la Régence toute proche. Un lieu qui, toute l’année, accueille tout le monde, mais surtout des personnes en grande précarité autour d’un café ou d’une tasse de soupe. La « Table Ronde » a donc invité une cinquantaine de ses habitués et la Maison des Huit Heures leur a offert un repas avec chanteuse et musique.
« Il suffit de regarder par les fenêtres du quartier, explique Pierre Potgen, le tenancier des Huit Heures. La pauvreté est partout autour de nous, dans le quartier mais pas seulement. Je me suis dit que si je pouvais faire quelque chose pour eux, je donnerais un petit coup de pouce. J’ai fait ce que j’ai pu. Et si j’avais pu faire plus, je l’aurais fait.»
« Le problème pour les personnes en grande précarité, c’est qu’ils sont souvent exclus de la société, ajoute Eric Tricot, de la Table Ronde. Qu’ils soient exclus ou futurs exclus du chômage, endettés, personnes seules ou SDF, beaucoup ne peuvent pas fêter Noël. Ce repas, c’est pour eux Noël avant la lettre. »
Un vrai bon moment très attendu
Personne n’était absent. Personne n’était en retard. Pour la cinquantaine d’invités, le moment était attendu avec impatience. Au menu: boulettes sauce tomates frites, mais surtout de la chaleur, des rencontres, des rires et de la convivialité.
« L’important, c’est le fait de se retrouver ensemble, entre êtres humains », explique l’un des participants.
« Moi, on ne m’invite jamais, ajoute une autre convive. Je remercie ceux qui ont organisé ce repas et je souhaite à tous un Joyeux Noël! »
« C’est bien de manger ensemble, précise encore une autre invitée. L’important, c’est la chaleur humaine. C’est ce qui manque le plus. Je viens pour ne pas être seule. Tous les ans, je passe Noël seule avec mes chiens. »
« Je n’ai pas souvent l’occasion de manger à l’extérieur. Pratiquement jamais. Je n’ai pas les moyens. Aujourd’hui, c’est mon Grand Noël, mon vrai cadeau de Noël », témoigne encore un autre participant.
Un simple repas qui réchauffe les corps, mais encore plus les cœurs. Mais qui montre surtout que, chacun à notre échelle, on peut faire quelque chose pour apporter un peu de joie même à ceux qui ont le plus de difficultés.
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