C’est ce lundi soir, lors du conseil communal que la ville de Charleroi a dévoilé son budget de l’année 2024. Un budget qui déterminera les futurs projets de cette nouvelle année. Malgré un contexte économique assez compliqué cette année encore, le collège garde le cap et garde surtout ses priorités.
La ville de Charleroi a donc validé son budget pour l’année 2024. Cette année, il sera donc à l’équilibre selon, la ville et s’élève à 600,98 millions d’euros. Mais comme l’opposition l’a remarqué lors du conseil, sans l’aide de la Wallonie, le déficit serait de près de 100 millions d’euros. Un budget important, mais dans lequel il faudra intégrer les augmentations de salaire importantes.
L’indexation des salaires a impacté non seulement les frais de personnel, mais également les dépenses de transfert, car les entités consolidées doivent également adapter les rémunérations. Il faut aussi compter la hausse des dépenses énergétiques : les prix se sont stabilisés à des niveaux plus élevés qu’avant la guerre en Ukraine ; ainsi que l’augmentation continue des taux d’intérêt : on est passé de +/-1,7% à 4% en 30 ans.
« Depuis l’adoption de notre plan de gestion en juin 2022, le contexte macroéconomique s’est fortement dégradé et nous avons subi une inflation sans précédent. Tout cela exige une attention constante et une gestion prudente pour préserver la stabilité financière. » Explique Paul Magnette, Bourgmestre de Charleroi.
Pas d’impact pour le portefeuille des Carolos
La taxe déchet ne connaîtra pas d'augmentation en 2024 à Charleroi ! L’objectif de la ville c’est surtout d’éviter que les Carolos ne supportent l'impact de l'inflation sur le coût réel de la gestion des déchets, tout en respectant les trajectoires du plan de gestion. En 2023, les Carolos ont contribué pour 12.682.634 € en collecte et traitement des déchets ménagers.
Pour compenser l’augmentation du coût-vérité, la Ville a donc opté avec la Région pour une neutralisation des dépenses à hauteur de 1.146.142,41 €.
Un budget extraordinaire gonflé
À l’instar des autres niveaux de pouvoir, la ville subit la remontée des taux et des prix élevés dans le secteur de la construction.
« La confection du budget extraordinaire a été un véritable challenge, mais le travail de l’administration et du Collège a été remarquable » poursuit le Bourgmestre. Grâce à toute une série de mesures, une série d’actions de la Politique intégrée de la Ville, de remise aux normes et d’isolation de bâtiments et des dossiers structurants pour Charleroi.
Quelques exemples de dépenses durant cette nouvelle année
Bonne nouvelle pour les Gilliciens, le Centre Temps Choisi recevra une enveloppe de la ville pour ses travaux de mise en conformité Plus de 3,8 millions d’euros seront prévu.
Toujours dans la culture, 1,7 million d’euros sont dédiés à la rénovation du Rockerill à Marchienne-Au-Pont et près de 2,4 millions d’euros seront réservés au musée de la BD situé au Palis des Beaux-Arts.
Les infrastructures sportives ne sont pas en reste. La piscine de Marchienne-Au-Pont recevra 14 millions d’euros, et le RAVeL L112 sera lui aussi réaménagé.
Charleroi c’est un peu le « Titanic »?
Comme nous vous l’expliquions dans notre reportage ci-dessous, l’opposition n’était pas tout à fait d’accord avec ce financement, estimant que l’essentiel des dépenses se fait au profit des cabinets.
Selon le conseiller MR, Nicolas Tzanetatos, la ville est gérée comme le Titanic. Et visiblement le bateau est proche du naufrage.
Du côté du PTB, on a pointé notamment un manque d'investissements. Défi, lui critique l'évolution inquiétante des dépenses liées à la dette ou encore l'importance démesurée des cabinets.
Le PTB et le MR ont voté contre le projet de budget, Défi s'est abstenu. L'ensemble des autres couleurs politiques du conseil communal ont voté en faveur de celui-ci.