Né d’un seul bâtiment universitaire en 1999, le Biopark de Charleroi est devenu en 25 ans une véritable vallée biotechnologique. Un modèle de collaboration entre recherche, universités et entreprises, qui continue d’écrire son histoire.
Tout commence en 1999, quand l’ULB installe à Charleroi l’Institut de Biologie et de Médecine Moléculaires (IBMM). « Je peux vous dire qu’avant 1999, il n’y avait rien, juste des champs de pommes de terre et une piste d’aéroport », se souvient Michel Coulon, directeur de l’ULB. À l’époque l’ULB était déjà présente dans le Hainaut, mais voulait renforcer sa présence dans la province. La décision n’a pas été simple : « Déplacer les laboratoires de Rhode-Saint-Genèse vers Charleroi n’a pas été évident », reconnaît Annemie Schaus, rectrice de l’ULB. « Mais aujourd’hui, tout le monde est ravi de ce choix. »
Très vite, la recherche attire les entreprises. Henogen devient la première spin-off à s’implanter sur le site, bientôt suivie par Delphi Genetics, Euroscreen, puis en 2004 par l’Institut d’Immunologie Médicale. Ce sont les premiers acteurs de ce qui s’appelait alors le Biopole. « Il y a eu la création de grandes spin-offs qui sont devenues des sociétés florissantes, parfois même des licornes », souligne Michel Coulon. En 2009, le site change de nom pour devenir Biopark Charleroi Brussels South.
L’année suivante, l’Université de Mons rejoint l’aventure et crée avec l’ULB le Centre de microscopie et d’imagerie moléculaire (CMMI), inauguré en 2011. « C’était déjà un parfait partenariat entre chercheurs de l'UMONS et de l’ULB », rappelle Philippe Dubois, recteur de l’UMONS. Des thèses ont vu le jour entre ces murs, et plusieurs docteurs sont devenus chercheurs au Biopark.
Une success story carolo
Au fil des années, le Biopark devient un véritable écosystème où recherche, formation et innovation se nourrissent mutuellement. « On a créé des sociétés aujourd’hui reconnues mondialement », souligne Michel Coulon. « Et c’est aussi un formidable vivier intellectuel », ajoute Annemie Schaus. Chaque année, 400 étudiants sont formés au sein des bâtiments de l’ULB dans le Biopark, dans un environnement de recherche et d’innovation.
Le site a aussi connu ses moments forts : la production de masques durant la crise sanitaire, des visites royales, et même des délégations venues du monde entier, du président du Kenya jusqu’à des américains, venues découvrir le modèle carolo. « C’est une vraie success story », s’enthousiasme Thomas Dermine (PS), bourgmestre de Charleroi. « Ce sont des milliers d’emplois et un vivier d’avenir pour Charleroi. »
25 ans après la pose de la première pierre, le Biopark compte près de 100 entreprises et 3 500 professionnels. « C’est un projet triple win », résume Philippe Dubois. « Utile pour la recherche, bénéfique pour les universités et porteur pour la population locale. » Pour Yves Coppieters (Les Engagés), ministre wallon de la Santé, l’avenir passe par la continuité : « On est un exemple à l’échelle européenne, mais il faut continuer à innover, à investir et à attirer des talents pour en faire un centre d’excellence durable. »
Les défis sont posés : poursuivre la dynamique, étendre les activités vers l’agribiotech et la défense, renforcer le rayonnement international et créer toujours plus d’emplois. Avec un objectif ambitieux, à savoir intégrer le top 5 européen des hubs biotechnologiques d’ici 2030
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