Plus d'une cellule commerciale sur 5 est actuellement vide dans les centres-villes en Wallonie. C'est le constat dressé par l'Association du Management du Centre-Ville, avec son baromètre annuel.
Les chiffres annoncés, même s'ils montrent une certaine stabilité malgré la chute du commerce de détail, sont peu encourageants, avec 21,3% (20,9 en 2024, + 0.4%) de cellules vides, un taux qui n'a jamais été aussi élevé dans les centres-villes en Wallonie. Ce taux était de 12,6% en 2010: la chute de l'attractivité a été linéaire à l'exception de la "pause" des années covid quand les taux étaient de 17,2% en 2021 et de 16,8% en 2022. L'évolution de l'ensemble des commerces de la "spécialisation shopping" (équipement de la personne, de la maison) a chuté de près de dix points en dix ans, passant de 30,2% en 2015 à 21,8% en 2025. Les raisons avancées sont, notamment, la concurrence des zonings commerciaux périphériques, la faillite de certaines enseignes, la concurrence du commerce en ligne, ou encore la saturation de l'offre sur le territoire wallon. Le nombre de mètres carrés commerciaux par habitant en Wallonie (1,88 m²) est supérieur au niveau belge (1,67 m²), qui est lui-même supérieur à la moyenne européenne (1,2 m²).
Quelques signaux positifs sont toutefois entrevus, notamment une stabilisation dans certaines villes qui se réorientent davantage vers le secteur horeca, avec des cafés, des restaurants, des fast-foods ou d'autres offres relatives au secteur des loisirs. Le taux d'évolution de cette spécialisation, en augmentation constante dans les centres-villes, est passé de 23% en 2015, 26,9% en 2024 à 27,3% en 2025. Même constat pour les commerces "de proximité" (alimentation, hygiène-beauté-santé, services) avec un taux en augmentation constante depuis 2015 (39,4%) et 2025 (43,4%).
Dans les grandes villes wallonnes, Namur apparaît en dernière position en termes de taux de cellules vides dans la "highstreet" (principale rue commerçante) avec 12,3% en 2025. Viennent ensuite Arlon, qui avait culminé à près de 40% en 2015-16, avec 19% en 2025, Charleroi avec 23,5%, Mons avec 25,2% en 2025 après avoir dépassé les 30% en 2015-16. Le trio de tête est composé de La Louvière (29%), Verviers (31,3%) et Liège (32,8%).
Le rapport de l'AMCV montre, par ailleurs, que Jodoigne arrive en tête des "bons élèves" après une perte de 6,4% de son taux de cellules vides entre 2024 (26,3%) et 2025 (19,9%). Les plus fortes augmentations sont notées à Nivelles (18,4%, + 2,6%), Ciney 20,8%, + 2,8%), Mons (23,8%, + 3%), Braine-L'Alleud (24,7%, + 3,2%), Beauraing (25%, + 3,4%) et Binche (26,1%, + 3,7%).
"Il y a un véritable changement de paradigme dans l'approche des centres-villes en tant qu'objet politique", a précisé Jean-Luc Calonger, président de l'AMCV, évoquant l'évolution sensible chez les responsables communaux. "Le travail se fait sur l'attractivité urbaine et plus sur 'il nous faut des nouveaux commerces pour remplir les cellules vides'."
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