Déclin des grandes villes belges au profit des périphéries

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Exode des classes moyennes et aisées ou encore délocalisation des entreprises, les grandes villes belges sont en perte de vitesse face à leurs banlieues qui ne cessent de prospérer.

Les grandes villes belges de plus de 100 000 habitants perdent leur richesse au profit de leurs banlieues, c’est le cas à Anvers, Liège et Charleroi notamment. Une érosion qui s’observe depuis les années 70. "Cela correspond parfaitement à la désindustrialisation, c'est-à-dire au moment où économiquement, le tissu s'est affaibli. Les entreprises qui étaient dans les zones urbaines ... ont eu tendance soit à fermer soit à délocaliser." explique Jean-Luc Calonger, le président de l’association du management de centre-ville. Les personnes avec les revenus les plus élevés ont ainsi progressivement quitté les 15 communes du territoire de Charleroi pour se rendre dans les villes voisines. Des classes moyennes et aisées qui ont été remplacées notamment par une population issue de l’immigration. 

Aujourd’hui le revenu des habitants de la périphérie est 27% plus élevé que celui des citoyens de Charleroi et cela a des conséquences sur les recettes fiscales de la ville. "Aujourd'hui, on porte une série de coûts que ce soit en matière d'enseignement, en matière de crèches, en matière de services à la population divers et variés qui sont payés par les habitants des 15 communes de Charleroi mais qui bénéficient aussi à la périphérie. Donc, globalement, il faut réfléchir à comment on fait pour mettre en commun certaines charges à l'échelle du bassin de vie". détaille Thomas Dermine, le bourgmestre de Charleroi. 

C’est une des pistes évoquées dans l’étude pour enrayer le phénomène.Autres éléments de solution épinglés : attirer de nouveaux habitants, de nouvelles entreprises et favoriser l’enrichissement des populations actuelles. Cela implique la mise en oeuvre de nouvelles politiques de formation notamment ou encore des investissements pour améliorer la qualité de vie des habitants.

Cette dynamique d’appauvrissement des centres au profit des périphéries s’observe ailleurs mais elle est plus marquée en Belgique que dans le reste de l’Europe occidentale et aux Etats-Unis.

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