Le procès de Mohamed Benayed et d'Audrey Stassin se poursuit devant la cour d'assises du Hainaut. Accusés de coups et blessures volontaires et d'actes de torture sur la petite Amyra Baddouri Stassin, âgée de 3 ans.
Depuis le début du procès, le duo continue à se rejeter la responsabilité des faits. Les faits reprochés auraient été commis à Marchienne-au-Pont entre décembre 2022 et mai 2023. Le 29 mai 2023, la fillette avait été découverte dans l'appartement familial, grièvement brûlée sur une large partie du corps, au premier et au deuxième degré. Selon les expertises médico-légales, ces brûlures, d'origine thermique ou liquidienne, s'accompagnaient de douleurs aiguës évaluées entre huit et dix sur l'échelle de la douleur.
Jeudi matin, les avocats des parties civiles ont plaidé devant la cour.
Au nom d'Amyra, Me Salvatore Callari, désigné tuteur ad hoc, a ouvert la série des plaidoiries. Il a qualifié les faits d'"abjects" et plaidé la culpabilité des deux accusés. L'avocat a insisté sur la chronologie des lésions constatées chez l'enfant, révélant selon lui "une gradation" dans les violences : morsures, pincements, puis brûlures. Il a soutenu que ces éléments établissaient l'existence d'actes de torture, au regard de l'intensité de la douleur endurée par l'enfant. "Cet enfant ne s'est pas fait ça toute seule. Ils sont responsables tous les deux", a-t-il affirmé, rappelant par ailleurs que Mohamed Benayed avait connu deux périodes de détention en Belgique dans les mois précédant les faits.
Selon Me Callari, les violences auraient débuté peu après l'arrivée de Mohamed Benayed dans l'appartement. Il estime que la mère, Audrey Stassin, avait le devoir de protéger sa fille, "mais ne l'a pas fait, laissant sa fille en pâture à son bourreau". L'avocat a également évoqué l'état d'addiction de l'accusée, affirmant que "son instinct maternel s'est évaporé dans une pipe à crack" et qu'elle ne s'est jamais dissociée de Mohamed Benayed, ni n'a appelé les secours alors que l'enfant "hurlait de douleur".
Les conseils du père de la fillette, Me Guibert Debray et Me Frédéric Laurent, ont à leur tour pris la parole. Le père s'est constitué partie civile contre son ex-compagne mercredi soir, à l'issue des débats. Pour Me Debray, les photographies du dossier "démontrent que cet enfant a été torturée" et excluent toute ignorance de la mère. "Elle avait un téléphone pour appeler les secours. Elle a couvert Benayed et elle l'a encouragé", a-t-il insisté.
Me Fanny Arnould, avocate de la sœur aînée d'Amyra (également fille d'Audrey Stassin), a lu une lettre rédigée par sa cliente. Dans ce texte, la jeune femme met en cause Benayed, dénonçant ses mensonges, ses incohérences et sa tentative de fuite au moment de l'arrivée des secours. Elle affirme n'avoir jamais observé de traces de coups sur sa petite sœur avant l'arrivée de l'accusé dans le foyer. "La vie d'Amyra a basculé en trois semaines ; son corps est devenu son objet de torture. Cet homme t'a fait vivre l'enfer", écrit-elle.
La lettre vise également sa mère, accusée d'avoir "fermé les yeux", absorbée par ses addictions et incapable, selon elle, de protéger sa fille. La jeune femme souligne que "celui qui ment depuis le premier jour, c'est Benayed", estimant que tous les témoins convergent vers la même chronologie : "Avant lui, rien. Après lui, l'enfer."
Les plaidoiries et le réquisitoire sur la culpabilité doivent se poursuivre dans la journée devant la cour d'assises du Hainaut.
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