À Couillet, un immeuble de 10 étages doit être évacué en urgence après la découverte de graves fissures internes. Des dizaines d’habitants quittent leur logement sans savoir quand (ni si) ils pourront y retourner.
La vie de ces habitants a basculé en quelques jours. Un immeuble de dix étages, fragilisé par de graves problèmes structurels, doit être évacué sans délai. Les habitants font leurs valises entre incompréhension et inquiétude. Pour Mickaël et Noémie, jeunes parents, la situation est brutale. « On savait plus ou moins qu’on allait peut-être devoir partir, mais pas dans les cinq jours », raconte Noémie. Informée par une voisine avant même de recevoir le recommandé, elle dit être « tombée de très haut ».
Tout commence lors de travaux réalisés par un propriétaire du neuvième étage. En retirant un revêtement, celui-ci découvre que plusieurs éléments internes du bâtiment sont endommagés. Les premiers rapports d’experts confirment alors un risque réel d’effondrement. « L’architecte a découvert des fissures, des fers abîmés, et un gros problème au niveau des colonnes internes », explique Agnès, propriétaire et résidente. « Les architectes et les ingénieurs étaient formels : il y a danger. »
Face à ces constats, le bourgmestre ordonne l’évacuation immédiate. Une décision que certains apprennent presque au dernier moment. « J’étais au courant qu’il y avait des problèmes, tout le monde en parle, mais de là à être expulsé… », souffle Christian, locataire, qui n’a reçu l’information que la veille du départ.
Des habitants pris de court et peu d’alternatives
Sur place, les services de la Ville sécurisent les abords. « Il y a un risque de chute de morceaux de béton sur la voirie. On place des barrières pour sécuriser l’endroit », explique Samuel, travailleur communal. Mais pour les familles, c’est un autre chantier qui commence : celui de retrouver un toit. Le CPAS tente de proposer des solutions temporaires, même si tous les locataires n’ont pas été avertis à temps par leurs propriétaires. « Il fallait prévenir les locataires dès jeudi dernier, et tout le monde ne l’a pas fait », regrette Agnès. Mickaël et Noémie confirment : « Une locataire avait encore téléphoné à sa propriétaire lundi. On lui a dit qu’il n’y avait aucun souci… alors qu’elle avait déjà le courrier d’évacuation dans les mains. »
À cette désorganisation s’ajoute une inquiétude sur la durée. L'accès au bâtiment pourrait être interdit pendant un à deux mois, le temps de sécuriser les lieux. Ensuite, la question des travaux reste entière : leur coût, leur faisabilité, et l’accord des copropriétaires. « Si on doit faire des travaux : lesquels ? Pour combien de temps ? À quel prix ? », s’interroge Agnès.
En attendant, chacun tente de sauver ce qui peut l’être. Certains vide leur appartement entièrement, persuadés qu’ils ne reviendront pas de sitôt. D’autres espèrent encore un retour rapide. « On nous dit que ce n’est que dix jours, mais quand on téléphone au syndic ou à la commune, c’est beaucoup plus que ça », regrettent Mickaël et Noémie.
Christian, lui, ne voit aucune issue immédiate : « Je n’ai aucune solution. Tout nous tombe sur la tête. » Pour les propriétaires aussi, la situation est douloureuse. « Double peine », résume Agnès. « Je ne suis pas chez moi, je paye un bien dont je ne peux pas profiter et je dois encore avoir des dépenses supplémentaires parce que je vis ailleurs. »
Tous espèrent désormais des réponses rapides, et surtout, que leur immeuble puisse être sauvé. En attendant, dormir sereinement sera difficile, même loin du danger.
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