La grève chez Delhaize fait tache d’huile parmi les franchisés, même dans d’autres groupes. Dans les anciennes enseignes Mestdagh, ex-Carrefour Market, la grogne monte aussi. Pour preuve, l’Intermarché de Gozée s’est mis en grève ce 28 mars dès 13 heures.
Aucun dialogue social non plus chez Mestdagh
Le mécontentement des travailleurs et travailleuses se manifeste aujourd’hui aussi dans un ancien Carrefour Market devenu Intermarché à Gozée. Dans la foulée du conflit chez Delhaize, des magasins franchisés Carrefour Market réagissent. Deux enseignes ont fermé aujourd’hui, dont celle de Gozée à la rue de Marchienne.
Les travailleurs et les syndicats dénoncent des Conseils d’entreprise à sens unique qui ne permettent aucun dialogue social. Ils dénoncent aussi le fait que les intérimaires ont été employés pour faire tourner les magasins malgré la grève. Ce qui serait, selon les syndicats déjà une habitude. Un huissier est même arrivé début d’après-midi, convoqué par la direction, pour constater la fermeture.
« Le problème, c’est la concertation sociale, nous a confié Marina Boselli, déléguée CNE au Mestdagh, ex-Carrefour de Gosselies. Le problème de base, c’est la franchise, comme aujourd’hui chez Delhaize. Les employeurs se dédouanent de leur responsabilité. Ils ont trouvé le moyen pour contourner la loi et éviter le licenciement collectif. »
« Il ne faut pas diaboliser les franchisés »
Le problème, ce ne seraient pas les franchisés. La déléguée ne remet pas la faute sur eux, mais bien sur la direction actuelle. Les gérants franchisés vont devoir régler les problèmes qu’on leur « laisse sur le dos ».
« Il ne faut pas diaboliser les franchisés, précise la déléguée CNE. Ce sont eux qui auront les problèmes et qui devront les gérer. Entre autres avec le personnel. Ce ne sont pas les actuelles directions de grands groupes commerciaux qui se débarrassent du problème sur eux. »
Franchiser. Une manière de contourner la loi?
Selon les représentants du personnel, toute cette stratégie, y compris l’huissier envoyé ce 28 mars, c’est surtout une manière d’éviter les procédures de licenciement collectif du personnel. Les syndicats dénoncent aussi le manque de garantie de condition de travail mais aussi de garantie sur l'emploi dans des magasins parfois basés à moins d'un kilomètre de la même enseigne, comme c'est le cas à Gozée où un piquet de grève fermera le magasin pour le reste de la journée.
La CNE rappelle aussi que c’est le septième Conseil d’Entreprise qui débouche sur un échec de concertation et que, depuis le début du conflit, une quinzaine de magasins ont fermé.
D’autres actions ne sont pas à exclure.
VB
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