Une mère sur deux court le risque de dépression post-partum en Wallonie. C'est le résultat d'une étude menée par Solidaris qui souligne aussi la consommation d'antidépresseurs plus importante chez les jeunes parents. Mais quel est ce type de dépression ? Peut-on la prévenir ? En guérit-on ? Et, quels sont les outils pour prévenir la dépression post-partum encore trop tabou aujourd'hui ? Voici quelques éléments de réponse.
54% des mères wallonnes d’un enfant de moins d’un an présentent une haute probabilité de dépression. C’est le résultat d’une étude menée par Solidaris.
Il existe le baby-blues, qui est fréquent, normal et de courte durée. Contrairement à la dépression du post-partum, plus difficile à diagnostiquer.
C’est l’envie, tout devient un effort incommensurable, ne plus avoir envie de s’occuper du bébé ou d’être trop intrusif vis-à-vis de cet enfant. Il y a une grande culpabilité voire une honte d’être mal parce qu’on a un enfant , explique le Dr Verhelst, psychiatre au GHdC.
Ce type de dépression concerne toutes les femmes. D’abord parce qu’elles subissent des bouleversements hormonaux et corporels, elles doivent réorganiser leur vie conjugale, personnelle et professionnelle. Les causes sont donc multiples et rendent les femmes vulnérables.
Il y a toute la pression sociale que l’on met et on se rend compte que beaucoup de jeunes parents diplômés se mettent une pression énorme pour devenir le parent parfait. Il faut faire de son mieux, mais pas se mettre de pression comme on peut entendre chez certains parents.
Amélie est devenue maman d’une petite fille en octobre 2019. Elle avait tout anticipé sauf la dépression post-partum.
Quand j’en parlais, c’était ‘c’est normal, ça va passer ‘. Non, ça ne passe pas, il faut insister là-dessus, rappelle-t-elle. Les autres, c’était de la culpabilité.
S’installe alors la dépression qui est le fruit d’une accumulation de sentiments et d’un contexte nouveau dans lequel les parents sont quelque part livrés à eux-mêmes.
Je pleurais tout le temps, j’avais peur tout le temps, à tel point que je surprotégeais ma fille, se souvient-elle. Je n’osais pas prendre une douche de peur qui lui arrive quelque chose, alors qu’une douche prend 5 minutes. Et puis, je me nourrissais mal parce qu’on n’a pas le temps, notre attention est focus sur un bébé qui ne sait rien faire sans nous.
Les conséquences peuvent être sérieuses si cette dépression n’est pas soignée, autant pour la maman que pour l’enfant.
Aider la jeune mère au quotidien, la laisser souffler sans avoir la responsabilité de l’enfant, communiquer et entretenir un lien social avec d’autres adultes sont des outils pour éviter de tomber dans une dépression post-partum.