Pierre Hustin, avocat général à la cour d'assises du Hainaut, a requis mercredi la culpabilité d'Aïssa Mokhtari pour le meurtre du fils de sa compagne, Diden âgé de 18 mois, commis le 28 septembre 2021 à Jumet.
Mardi, les avocats de l'accusé ont posé la question des coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner, avec deux circonstances aggravantes. Pour l'avocat général, il ne fait aucun doute que c'est un meurtre qui a été commis par l'Algérien, en situation illégale sur le territoire belge.
Le 28 septembre 2021, Aïssa Mokhtari est chargé de garder le fils cadet de sa compagne, le petit Diden, âgé de 18 mois. En début d'après-midi, il appelle la maman en état de panique, l'enfant ne bouge plus. Il déclare alors que l'enfant s'est noyé dans son bain, alors qu'il était descendu durant quelques minutes pour soigner une blessure au dos.
Le médecin légiste a, quant à lui, déclaré que l'enfant n'est pas mort par noyade, mais à la suite d'un coup brutal et violent dans l'abdomen, lequel a provoqué la section du pancréas et un oedème cérébral. Enfin, les urgentistes ont déclaré que l'enfant n'était pas mouillé. Ses longs cheveux étaient secs.
L'avocat général écarte donc les thèses de la noyade et d'une chute dans la baignoire, d'autant plus qu'il accuse Aïssa Mokhtari de mentir continuellement.
L'accusé a déclaré qu'il avait appuyé sur le ventre de l'enfant, et non sur le torse, pour le ramener à la vie. Selon le légiste, de telles manœuvres auraient entraîné d'autres lésions sur d'autres organes, non constatées lors de l'examen médico-légal.
"Il n'y a pas eu de bain, pas de noyade et pas de manoeuvres de réanimation farfelues faites par l'accusé. C'est misérable. Il ne fait aucun doute que les coups portés à Didien étaient volontaires et violents", affirme l'avocat général. Or, l'accusé était seul dans la maison avec l'enfant.
L'avocat général se souvient qu'une enquêtrice avait remarqué une infime trace de chaussure sur le corps de l'enfant, lequel avait un testicule gonflé. Le médecin légiste n'a pas écarté cette thèse, pas plus que celle d'une chute, mais alors avec une certaine impulsion. "La mort était une conséquence normale et prévisible de la violence déployée sur un enfant de quelques kilos", poursuit Pierre Hustin.
Aïssa Mokhtari était en outre sous influence de plusieurs substances toxiques, dont la cocaïne, au moment des faits. "Il serait temps que l'accusé assume ses actes et sa culpabilité pleine et entière dans la mort de Diden", conclut l'avocat général.
Pour la partie civile, Aïssa Mokhtari est le meurtrier du petit Diden
Selon la toxicologue, l'accusé était sous l'effet de la cocaïne et d'autres produits toxiques, il pouvait réagir de manière violente à la moindre frustration et passer à l'acte.
Pour les avocates de la partie civile, l'intention d'homicide est établie par la force des coups portés dans une zone vitale, à un petit enfant.
Me Declercq et Me Marginet ont mis en évidence les nombreuses contradictions dans les explications de l'accusé sur le déroulement de la journée et du drame.
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