Le parquet fédéral a requis, mercredi en fin de journée devant le tribunal correctionnel de Charleroi, des peines allant de 18 mois à 6 ans de prison contre quinze prévenus poursuivis dans le cadre du procès Sky ECC.
Une suspension du prononcé a par ailleurs été sollicitée contre deux autres prévenus et un acquittement a été requis par le ministère public contre un suspect. Dans ce dossier, trente-trois prévenus sont suspectés d'avoir été dirigeants ou membres d'une organisation criminelle impliquée dans le trafic de cocaïne et de cannabis, de blanchiment d'argent, d'abus de biens sociaux, de faux en écriture et d'infraction à la législation sur les armes.
Trente-trois prévenus sont actuellement poursuivis par le parquet fédéral devant la justice carolo à la suite du démantèlement de la messagerie cryptée Sky ECC. Il est reproché aux suspects d'avoir eu le rôle de dirigeant ou d'avoir été membre d'une organisation criminelle entre décembre 2019 et décembre 2021. Des cultures de cannabis installées à Monceau-sur-Sambre, Rochefort, Evere ou Woluwe-Saint-Pierre ont été démantelées.
Un volet concernant la détention d'armes, le blanchiment d'argent, l'abus de biens sociaux ou encore de faux en écriture fait partie du dossier.
Parmi les prévenus, on trouve notamment des agents immobiliers, des tenanciers de café et de librairies, un comptable, etc. Ils sont originaires de Belgique, d'Albanie, de Roumanie, d'Italie et de Russie.
Le parquet fédéral a débuté mercredi, sur le coup de 10h20, son réquisitoire avec une introduction sur l'application de messagerie cryptée Sky ECC. "Quelques éléments de l'enquête ont été découverts via l'exploitation des messages échangés sur l'application. On a pu découvrir un monde qui paraissait presque irréel. La réalité dépassait la fiction. De manière générale, on parlait de tonnes de drogues, de violence, de corruption avec des dockers, des greffes, des communes et même des hôpitaux impliqués", a détaillé la magistrate Coduys. Pour communiquer de manière cryptée, les criminels devaient échanger un code et souscrire à un abonnement pouvant monter jusqu'à 2.400 euros par semestre.
Selon le parquet fédéral, on retrouve dans le dossier carolo des prévenus qui gèrent les commandes et la logistique. "Il y a aussi ceux qui repèrent les lieux, les fournisseurs de matériel et de locaux, des revendeurs et des blanchisseurs. Les dirigeants donnent des instructions à des exécutants. Le but recherché par tous ? Le gain, l'argent", a ajouté le parquet fédéral.
Le vaste dossier s'est ouvert via une plainte de la compagne d'un des prévenus, qui est jugé par défaut, pour violence intrafamiliale. Quelques semaines plus tard, un policier consommateur a été entendu et a déclaré que l'homme visé par la plainte était son dealer. "Il s'est avéré que l'homme suspecté de vendre était bien un vendeur et qu'il se fournissait auprès d'un autre prévenu. De fil en aiguille, l'enquête a permis de mettre en lumière l'activité des 31 autres prévenus", a expliqué la magistrate fédérale.
D'après l'autorité judiciaire, le dossier fait état de deux organisations criminelles. L'une étant impliquée dans la cocaïne, l'autre dans le cannabis. Deux prévenus sont suspectés d'avoir joué le rôle de dirigeant dans chaque organisation criminelle.
Après avoir exposé la situation de dix-huit prévenus, le parquet fédéral a requis une peine de six ans de prison contre trois suspects, dont les deux dirigeants liés au cannabis. Une suspension du prononcé a été sollicitée pour deux prévenus, compte tenu de leur implication "très limitée" dans le dossier. Un acquittement a été requis contre l'un des prévenus, faute de preuves. Pour les douze prévenus restants, ce sont des peines de prison allant de 18 mois à 5 ans de prison qui ont été requises.
La suite du réquisitoire est prévue jeudi. Les plaidoiries des avocats à la défense débuteront vendredi.
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