Tensions au sein de l’intercommunale CENEO : le PS boycotte le 1er CA

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Des tensions éclatent au coeur de Ceneo : le premier conseil d'administration de l'intercommunale se tiendra sans représentants PS.

Alors que les intercommunales renouvellent leurs instances une à une depuis quelques semaines, des tensions politiques émergent déjà au sein de certaines structures. C’est notamment le cas de CENEO, l’intercommunale spécialisée dans l’accompagnement des communes vers une transition énergétique plus durable. En coulisses, le climat est loin d’être serein. En cause : un premier conseil d’administration convoqué en plein été, sans les représentants socialistes.

Peu connue du grand public, CENEO ne produit pas d’électricité et ne vend pas de gaz. Elle agit en soutien aux pouvoirs locaux, notamment via des plans climat, la rénovation énergétique des bâtiments publics ou la mobilité durable. Un rôle d’accompagnement souvent exercé aux côtés d’acteurs comme IGRETEC, et qui nécessite une coordination rigoureuse. Mais derrière cette mission technique, les enjeux politiques sont bien présents. Après plusieurs semaines de négociations tendues autour des postes, la présidence de l’intercommunale a finalement échappé au Parti Socialiste, qui l’occupait jusqu’alors, au profit du libéral Philippe Knaepen.

Une convocation inattendue 

Si un climat plus apaisé semblait se dessiner avec ce nouveau président, l’organisation d’un premier conseil d’administration en plein été a ravivé les tensions. Une réunion convoquée pour ce mardi, avec seulement 2 points à l’ordre du jour, jugés non urgents par plusieurs administrateurs. « Nous avions trouvé un accord unanime le vendredi 27 juin pour reporter certains points à août afin de permettre une analyse juridique approfondie », explique Loïc D’Haeyer, administrateur PS et ancien président de CENEO. 

« Et pourtant, 72 heures plus tard, le président convoque un conseil sur 2 points, dont l’un repose sur des documents juridiquement très légers. »

Face à cette convocation jugée précipitée, le Parti Socialiste a décidé de ne pas y participer. Aucun représentant PS n’était présent à la table du conseil ce mardi à 16h30. « Convoquer 20 vingt personnes en plein mois de juillet pour 2 points non urgents, c’est incompréhensible. Cela engendre des frais, des jetons de présence inutiles. On a l’impression qu’on veut faire passer des décisions en force, sur des bases juridiques très discutables », poursuit Loïc D’Haeyer. L’administrateur PS insiste : le boycott n’est pas une rupture, mais un signal. « Nous restons vigilants, mais nous avons estimé que nous présenter dans ces conditions n’aurait mené à rien de constructif. Nous souhaitons ouvrir un dialogue serein à la rentrée. »

Un outil stratégique pour les communes

Dans un contexte de crise énergétique, les intercommunales comme CENEO jouent un rôle crucial pour les communes. « C’est un outil stratégique, notamment pour rénover l’éclairage public ou maîtriser les coûts énergétiques des bâtiments communaux », rappelle Loïc D’Haeyer. « C’est justement pour cette raison que sa gouvernance doit être exemplaire. » Contacté, le nouveau président libéral Philippe Knaepen n’a pas souhaité réagir avant la tenue du conseil. Le dialogue entre les forces politiques reste donc à construire dans les semaines à venir. La rentrée s’annonce déjà chargée pour l’intercommunale, entre la poursuite de ses missions techniques et les équilibres à retrouver en interne.

 


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