Procès Letellier: la famille, le voisinage et les secours entendus

Plusieurs proches de l’accusé ont pris la parole, dont son ex-compagne, son frère, sa belle-sœur et des témoins de la scène. A commencer par le mère d'Eden, Fanny L. Elle a livré un témoignage poignant sur l’état actuel de son fils. Après un an passé au centre William Lennox, situé à Ottignies et spécialisé dans la rééducation des patients souffrant de graves troubles neurologiques, Eden tente aujourd’hui de retrouver une certaine autonomie, mais les séquelles sont lourdes. « Il est désormais à l’école clinique et à l’internat toute la semaine. Il commence seulement à marcher et à manger seul. Mais il ne parle pas, il ne fait que des sons », a-t-elle expliqué.

Un couple instable et un quotidien chaotique

L’audience s’est également penchée sur la relation entre Michael Letellier et Fanny Lecomte. Un quotidien rythmé par des disputes incessantes et des violences. « J’ai reçu des coups quand j’étais enceinte d’Eden, des gifles, des coups dans le ventre. Il me coinçait entre les meubles. Au moins une dizaine de fois durant ma grossesse », a confié Fanny Lecomte.

Pourtant, à la naissance d’Eden, Michael Letellier semblait impliqué: « Il était attentionné, protecteur, un vrai papa-poule. Il était hyper content quand il a appris ma grossesse. Il voulait le dire à tout le monde. » Mais très vite, la situation s’est dégradée. L’accusé négligeait les tâches ménagères et leur logement était devenu un véritable capharnaüm. « Dispute sur dispute, tous les jours. Ils se jetaient des objets, et les enfants étaient au milieu de tout ça. La maison ? Un désordre total, un véritable bazar », a témoigné Maxime Letellier, neveu et filleul de l’accusé.

Le jour du drame

Plusieurs témoins ont raconté ce qu’ils ont découvert en arrivant sur place. « Quand je suis arrivé, Eden était tout nu, bleu. Pour moi, il était mort », a déclaré Maxime Letellier. Sa mère, Bérénice Billon, a confirmé cette scène tragique: « Fanny tenait Eden dans ses bras, elle était paniquée. Michael s’énervait, il répétait sans cesse qu’il n’avait pas tapé son fils. À mon avis, il avait pris conscience de ce qu’il avait fait. »

"On ne pouvait pas lui dire ‘non’."

Le frère de l’accusé, Nohan Letellier, a dressé un portrait sombre de Michael, soulignant son tempérament explosif depuis l’enfance: « On ne pouvait pas lui dire ‘non’. Il était violent en paroles avec ma mère. Notre père était sévère, mais il n’a jamais été violent avec lui. »

Le passé judiciaire de Michael Letellier a également été évoqué. Condamné en 2013 pour violences sur son premier fils, Brandon, son ex-compagne Fanny F. a décrit les séquelles de l’enfant sans pour autant afficher une quelconque émotion dans ses déclarations: « Brandon aura un retard toute sa vie. Il doit porter des attelles pour marcher et a subi une opération à la tête. » Pour rappel, Michael Letellier avait été condamné à 12 ans de prison après avoir fait appel de sa première condamnation (15 ans, ndlr). 

Un appel aux secours tardif et un comportement suspect

Un point crucial a été soulevé lors de l’audience: Michael Letellier a-t-il réellement appelé les secours en premier ?

« Il était en contact avec eux, mais comme il avait du mal à s’exprimer, j’ai pris le téléphone et j’ai rappelé moi-même », a expliqué Maxime Letellier.

Les ambulanciers arrivés sur place ont confirmé l’état critique d’Eden: « L’enfant était bleu, amorphe, en hypothermie. Ce qui était le plus préoccupant, c’était son état neurologique. »  Ils ont également souligné l’attitude agressive de l’accusé envers eux. 

Un climat de tension avec le voisinage 

Des témoins issus du voisinage ont aussi pris la parole. Tous décrivent une situation invivable: « La cohabitation avec eux était infernale: tapage nocturne, disputes violentes, fêtes alcoolisées et menaces étaient leur quotidien », ont-ils rapporté.

Les témoignages du jour ont renforcé l’image d’un homme impulsif, violent, et incapable de gérer ses responsabilités. Entre son passé judiciaire et sa vie quotidienne, Michael Letellier semble de plus en plus accablé par les faits.