69 ans après la catastrophe du Bois du Cazier, 262 tintements de cloche ont résonné ce 8 août en hommage aux victimes de la catastrophe minière de 1956. Un nom s’ajoute à la liste cette année, grâce à de récentes analyses ADN.
Ce drame, survenu il y a 69 ans, a marqué à jamais l’histoire industrielle et humaine de la région. Des centaines de familles, venues de Belgique et de l’étranger, ont été endeuillées ce jour-là. Parmi elles, celle de Marie-Hélène Monard, dont le père est mort à seulement 23 ans. Elle et sa sœur étaient encore bébés. « On rend hommage à notre père, mais aussi à tous ceux qui sont partis en même temps que lui », confie-t-elle.
Cette commémoration a pris cette année une dimension particulière. Sur la liste des victimes figure désormais un nouveau nom : celui de Reinholdt Heller. Ce mineur allemand faisait partie des 14 victimes restées jusqu’ici non identifiées. Grâce à de récentes analyses ADN, son identité a été révélée il y a seulement deux semaines. Pour Eckart Blaurock, chargé d’affaires de l’ambassade d’Allemagne présent sur place, c’est un moment fort : un geste de dignité, de réconciliation et de solidarité, qui résonne bien au-delà du souvenir de ce drame.
Du devoir de mémoire à la protection des travailleurs
Au-delà de l’hommage, cette journée rappelle aussi les leçons de l’histoire. Les conditions de travail difficiles et les manquements à la sécurité avaient été rapidement pointés du doigt après la catastrophe. « Le devoir de mémoire, c’est aussi passer des paroles aux actes », souligne Thierry Bodson, président de la FGTB, rappelant que les accidents de travail restent nombreux aujourd’hui, en Belgique comme ailleurs.
Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC, estime, elle, que la préoccupation pour la sécurité au travail reste tout aussi actuelle qu’en 1956.
Le Bois du Cazier est devenu un symbole, inscrit à jamais dans l’histoire du Pays Noir. « On est tous les enfants de ce développement économique et industriel, avec ses bons côtés et ses côtés douloureux », note Éric Goffart, échevin et bourgmestre faisant fonction de Charleroi. Pour les familles, le souvenir est indélébile. « Malheureusement, le Bois du Cazier fait partie de notre vie, de notre histoire jusqu'à notre mort », résume Marie-Hélène Monard.
L’an prochain marquera la 70ᵉ commémoration de la catastrophe. Un rendez-vous hautement symbolique, où les cloches du site résonneront encore pour que jamais ne s’éteigne la mémoire des 262 victimes.
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