Les opérateurs textiles demandent aux gouvernements wallon et bruxellois d’agir d’urgence. Déjà en crise, ils doivent depuis janvier collecter tous les résidus textiles, quelle qu’en soit la qualité, conformément à une directive européenne.
Résultat: 10% de tonnages récoltés en plus rien qu'en Wallonie, sans moyen financier supplémentaire. Les opérateurs demandent mercredi une aide de 206 euros la tonne à traiter, dans l'attente d'une aide structurelle annoncée pour 2028.
La situation était déjà critique avant janvier, l'une des causes principales étant la fast fashion qui entraine "l'afflux croissant de textiles usagés de moindre qualité". L'industrie du recyclage des textiles est en outre en berne, contextualisent les opérateurs Terre, Les petits riens et Oxfam, soutenus par la fédération des entreprises sociales et circulaires Ressources.
Pour eux, c'est simple: "faute de mesures politiques, des tonnes de textiles jalonneront nos rues et des centaines d'emplois seront détruits".
À Bruxelles, ce sont Les petits riens qui se voient menacés. "Aujourd'hui, ce sont 20% de déchets textiles qui sont ramassés à Bruxelles sans soutien financier de la Région bruxelloise", précise Thierry Smets, directeur général de l'ASBL. "Nous lançons un cri d'alarme. Nous nous battons pour maintenir un modèle vertueux. On parle tout de même de 500 emplois à Bruxelles qui sont fragilisés et en danger ! Nous avons besoin d'avoir une aide financière qui est légitime dès lors que nous assumons une mission de service public." Les petits riens espèrent ainsi mettre ce financement temporaire de 206 euros la tonne "en ordre utile" dans le programme du futur gouvernement bruxellois.
En Wallonie, le surplus traité est de 10% depuis janvier. Les opérateurs disent alerter "depuis des mois la Région sur l'urgence et sur la mise en œuvre impérative de mesures structurelles devant corriger des dysfonctionnements du marché du réemploi des textiles". Le sujet doit être sur la table du gouvernement wallon jeudi. Selon les opérateurs, plusieurs mesures sont envisagées par le ministre Coppieters, mais bien que celles-ci soient "pertinentes et même essentielles pour le secteur, seul un soutien financier proportionnel au tonnage trié lors de la collecte sélective nous permettra de survivre", avance Franck Kerckhof, porte-parole de la Fédération Ressources.
Le cabinet du ministre Coppieters n'a pas pu être joint pour une réaction.
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