Un an après les élections, le gouvernement Azur face à ses choix

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C’était il y a un peu plus d’un an : le gouvernement Azur se dessinait, sans l’ombre d’un nuage à l’horizon. Depuis, les nouveaux députés ont pris leurs marques. Assez pour que les premières turbulences apparaissent entre majorité et opposition.

Il y a un an, les Wallons renouvelaient leur Parlement. Depuis, les députés, tous partis confondus, ont trouvé leurs repères. En prenant les rênes de la Wallonie, la majorité MR-Les Engagés, baptisée « Azur », s’est fixé plusieurs objectifs, dont celui de réaliser des économies.

« Maîtriser la dette, parce qu’une Wallonie endettée, c’est une Wallonie qui ne peut plus investir ni avancer. Pouvoir agir sereinement, c’est d’abord avoir les moyens de le faire. C’est une première étape. En un an, on peut dire qu’il y a du travail qui a été fait, il suffit de voir comment l’opposition crie à tout-va », se félicite Nicolas Tzanetatos, député wallon de l’arrondissement Charleroi-Thuin.

La volonté d’efficacité est affichée. L’exemple de la RN54 est mis en avant pour illustrer le changement promis.
« On a avancé avec le ministre wallon François Desquesnes. Aujourd’hui, un budget de 73 millions d’euros est débloqué pour les premiers travaux administratifs. Comme on a perdu du temps, on reprend là où ces travaux avaient été abandonnés. L’idée est de déposer un permis pour 2028 », explique Caroline Desalle, députée originaire d’Erquelinnes.

L’opposition joue son rôle

Vincent Crampont, député socialiste, est arrivé six mois après les autres suite aux élections communales. Il dénonce une Wallonie à deux vitesses.
« En voulant faire des économies, on supprime des avantages à ceux qui en ont le plus besoin. On sait que les villes vont être mises à mal à cause du plan Oxygène. Elles devront renoncer à certaines gratuités, comme les garderies dans les écoles. Les citoyens devront payer pour ces petits services communaux. De nouvelles taxes indirectes découleront des décisions du gouvernement MR-Les Engagés. »

Au PTB, on s’oppose fermement à la réforme de l’aide sociale, jugée insuffisante pour les CPAS. La députée carolo Jamila Ammi, ancienne aide-soignante, entend agir via la commission santé.
« J’ai travaillé en maison de repos, et on connaît la problématique du manque de personnel dans les homes. Les normes d’encadrement ne sont pas suffisantes, rappelle-t-elle. J’ai eu récemment des contacts avec du personnel de l’intercommunale Humani, qui s’inquiète pour son avenir. »

Majorité ou opposition, tous les députés affirment vouloir peser sur les décisions. Mobilité, justice sociale, culture, budget ou encore médias de proximité: les chantiers restent ouverts.

Mais au final, qui trinquera vraiment ? Les projets avancent, les promesses s’affichent. Reste à voir si, partout en Wallonie, ce sont les citoyens qui boiront la coupe ou s’ils chercheront une goutte d’eau comme un mirage.


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