La Reine Paola a assisté aux commémorations de la catastrophe du Bois du Cazier

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Cette journée marque le 67e triste anniversaire de la catastrophe du Bois du Cazier. Comme le veut la tradition, la cloche du site a retenti 262 fois ce matin, en hommage aux 262 mineurs décédés le 8 août 1956. Un hommage toujours teinté d’émotions et auquel ont assisté cette année la Reine Paola, les Princes Aymeric et Nicolas, ainsi que le ministre italien des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale.

La famille royale a rencontré un court instant le public 

Arrivée royale ce matin sur le site du Bois du Cazier de Marcinelle, à l’occasion des 67ème commémorations de la catastrophe du 8 août 1956. En effet, la cérémonie était cette année rehaussée par les présences de la Reine Paola et des enfants du Prince Laurent, Aymeric et Nicolas. Une cérémonie, qui a traditionnellement débuté par les deux cent soixante-deux tintements de cloche, en hommage aux victimes. Avant les hommages des différents cultes et des discours officiels, les membres de la famille royale ont échangé un court instant avec la population, comme Marcel et Martine, qui n’oublieront pas de si tôt ce moment.

Antonio Tajani était aussi présent 

Parmi les nombreuses personnalités présentes, on retrouvait également le ministre italien des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale Antonio Tajani, qui s’était déjà rendu sur le site lorsqu’il était commissaire européen. Des commémorations tout à fait particulières, qui se sont ensuite clôturées par des dépôts de fleurs devant le monument aux victimes. La famille royale qui a ensuite quitté le Bois du Cazier sous bonne escorte, laissera en tout cas d’excellents souvenirs sur place, où le devoir de mémoire a une nouvelle été respecté.

Retour en arrière...

Pour rappel, Le 8 août 1956 s’apprêtait à être un jour comme les autres… Il n’en sera rien. Ce matin-là, 275 hommes étaient descendus dans les profondeurs du sous-sol qu’ils connaissaient si bien pour rejoindre leur poste de travail. C’est à 8h10 du matin que le drame se produit lors d’une tragique méprise : suite à un malentendu avec la surface, un ouvrier, à moins 975 mètres, encage à un moment inopportun un chariot qui devait expulser de l’autre côté un wagonnet vide. Comble de malchance : celui-ci ne sort pas complètement, bloqué par un arrêtoir défectueux.

Lors du démarrage de la cage, l’un des deux wagonnets qui dépassaient accroche une poutrelle. Transformée en véritable bélier, celle-ci endommage gravement une canalisation d’huile, détériore deux câbles électriques à haute tension et provoque la rupture d’une conduite d’air comprimé. La formation
d’arcs électriques met le feu à l’huile pulvérisée. Cet incendie, activé par l’air comprimé et par l’action du ventilateur de surface, est alimenté par les coffrages, solives et guidonnages voisins, tous en bois. Le feu gagne rapidement la mine. Ce qui était un simple incident d’encagement vient de dégénérer en véritable catastrophe.

Par malheur, ce puits d’extraction est aussi celui qui sert à l’entrée d’air. Une atmosphère viciée, chargée de fumée et de monoxyde de carbone, se répand dans toutes les galeries en suivant le circuit d’aération. Le piège mortel vient de se refermer. Quelques minutes plus tard, sept ouvriers, parmi lesquels le malencontreux encageur de 975, réussissent à remonter à la surface, accompagnés par les premières fumées noires et denses annonçant le drame. Malgré les tentatives aussi nombreuses que risquées, malgré de nombreux actes de bravoure et une mobilisation générale de tous les moyens de sauvetage, seuls six survivants sont arrachés à cet enfer dans l’après-midi même du 8 août.

La catastrophe a causé, tant en Belgique qu’à l’étranger, une émotion et un élan de solidarité jamais rencontré auparavant. La presse écrite, la radio, la télévision naissante ont relaté, pendant quinze jours d’angoisse, les opérations de sauvetage conduites avec l’aide du Poste centrale de secours des Houillères du Nord-Pas de Calais et de la Centrale de sauvetage d’Essen dans la Ruhr. Un certain espoir demeure auprès des familles notamment les épouses, les mères et les enfants s’accrochant désespérément aux grilles du charbonnage.

Le 23 août, le verdict des sauveteurs, ayant enfin réussi à prendre pied à 1035 mètres, est sans appel: “Tutti cadaveri”.
Au final, la catastrophe aura fait 262 victimes de 12 nationalités différentes et laissé derrière elle dans la détresse près de 200 veuves et 400 orphelins. L’exploitation du site reprendra en avril 1957 pour se terminer 10 ans plus tard. Les derniers corps seront retrouvés en décembre 1957 lors du déblaiement du puits de retour d’air.


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