Télésambre, et la réforme des médias de proximité, faisaient l’objet d’une intervention lors du conseil communal de Charleroi.
Il y a des médias qu’on regarde pour s’informer, d’autres pour se reconnaître, débute Isabella Greco, conseillère et cheffe de groupe PS, à l’origine d’une intervention sur le projet de réforme porté par la ministre Jacqueline Galant.
« L’inauguration de la place de la Digue, les 350 ans de notre ville, le carnaval, un Carolo qui gagne un concours international et qu’on ne connaît pas… Télésambre, c’est ça. C’est aussi un média présent à chaque conseil communal, à travers l’une de ses journalistes. » La cheffe de groupe a tenu à rappeler l’importance des médias locaux comme Télésambre. Pour elle, c’est un véritable fil rouge entre les quartiers, les sportifs, les riverains, les générations. « Il faut, à l’échelle locale, sauver Télésambre. »
Thomas Dermine (PS), bourgmestre de Charleroi, a également souligné l’importance de ces médias. « Ils ne sont pas à négliger. C’est un réel espace où nous avons la parole. Nous avons tous nos souvenirs avec Télésambre, lointains ou récents. » Il a rappelé que le paysage médiatique doit bien sûr évoluer avec nos sociétés. Mais à l’heure des réseaux sociaux et des fake news, les médias locaux restent un reflet fiable de notre société, de nos événements culturels, sportifs, locaux…« Max 5 € par habitant et par an, ce n’est pas cher payé pour ce qu’ils apportent. »
Le PTB soutient, le MR-IC nuance
Pour le groupe MR-IC, le conseiller et député fédéral Denis Ducarme a pris la parole. « Je ne vois pas en quoi cette réforme fait taire la liberté d’expression. C’est une simple réforme. Les médias de proximité, c’est de l’argent public. Et nous estimons qu’il y en a trop et qu’ils doivent être rationalisés. Il ne s’agit pas de supprimer des médias locaux ! D’ailleurs, en Hainaut, il y en aura deux, moi je n'en n'aurais garder qu'une » Il souligne également que la réforme est menée « en concertation avec les acteurs concernés. »
Germain Mugemangango, conseiller PTB et député wallon, regrette la différence entre ce que dit le gouvernement et ce qu’il fait. Selon lui, contrairement aux promesses, la rationalisation ne repose sur aucune donnée chiffrée. « À ce jour, malgré nos questions, on ne sait toujours pas sur quelle évaluation on se base pour acter cette rationalisation. Pourquoi un média ici, deux là ? Pourquoi passer de 8 à 12 ? Couvrir une région de 400 000 personnes ou de 900 000, ce n’est pas pareil. » Il regrette aussi que, dans un gouvernement qui promettait de créer de l’emploi, des postes soient aujourd’hui menacés. Il pointe également du doigt des communes comme Momignies qui risquent de devenir invisibles médiatiquement sans télévision locale.
Ensemble pour Télésambre ?
Le PTB a appelé les conseillers et les citoyens à soutenir les médias locaux. Thomas Dermine a rappelé que Télésambre, « c’est le bassin de vie de Charleroi Métropole, donc 600 000 habitants. »
Rappelons l’importance de Télésambre, relayons nos inquiétudes auprès des différents gouvernements, mobilisons-nous. S’il y a une rationalisation locale, elle ne doit pas se faire au détriment de Charleroi.
« Comptez sur moi pour mener ce combat avec la pugnacité que vous me connaissez », a conclu Isabella Greco.
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