À l’aube du 69e anniversaire de la catastrophe du Bois du Cazier, célébré le 8 août prochain, la Fédération Wallonie-Bruxelles a décidé de classer parmi ses « trésors » deux objets historiques du site carolo.
Tout le monde connaît l’histoire du Bois du Cazier : 262 victimes, un 8 août tragique. Mais derrière les chiffres et les livres d’histoire, il reste des objets, témoins silencieux chargés de mémoire. Deux d’entre eux sont maintenant classés comme « trésors », il s’agit du registre des présences, qui reprend les données 8 août 1956, et d’un ventilateur centrifuge, le dernier intact au monde.
Le registre est un document purement administratif. Chaque page recense le numéro de médaille attribué au mineur, une lettre indiquant sa fonction dans les galeries, le nom, et le pointage journalier des heures. La page du 8 août reprend les noms des 262 victimes, progressivement rayés, annotés en rouge de la mention « décédé », au fil des opérations de sauvetage. « Ce registre a consigné une trace de cette catastrophe », indique Julie Van der Vrecken, bibliothécaire documentaliste au Bois du Cazier. « On y trouve un décompte assez brutal des morts et des rescapés. On a surtout les annotations rouges, et en haut de la page “Tous décédés le 8 août”. »
Ce document, né d’un simple besoin administratif, raconte aujourd’hui l’histoire et chaque terrible minute vécue le 8 aout 1956. Mais il a quitté le site pendant de nombreuses années. Dans les années suivants la catastrophe, de nombreux documents sont laissés à l’abandon dans différents locaux. Un homme, comprenant l’importance de ce registre en particulier, l’a emporté chez lui. « Et en 2012, ce monsieur est revenu faire don de ce registre. »
Ce document essentiel a donc retrouvé sa place. Il est très important et symbolique pour les familles des victimes.
Le seul ventilateur conservé entièrement
Le second objet qui fait son entrée dans la liste des trésors, c’est un ventilateur centrifuge de type Guibal. C’est un autre témoin de l’histoire qui permettait à l’époque d’améliorer la ventilation dans les mines. « Guibal, c’est le nom de l'ingénieur français qui l'a mis au point », explique Alain Forti, conservateur au Bois du Cazier. « L’aérage est très important pour le fonctionnement d'une mine de charbon afin de faire remonter à la surface les poussières et un maximum de gaz. »
Spécialiste de l’aérage, l’ingénieur Théophile Guibal est le père fondateur des ventilateurs centrifuges. En 1877, 19 ans après le dépôt du premier brevet, 355 ventilateurs de sa conception étaient en service. Des centaines d’exemplaires ont été créés, mais il s’agit ici du dernier préservé dans son intégrité. Lui aussi airait pu ne jamais finir entre ces murs. Alain Forti, le conservateur lui-même, l’a découvert au cœur de la friche de Sainte-Eugénie à Falisolle.
Le registre et ce ventilateur sont deux trésors, deux témoins de vraies histoires. Aujourd’hui c’est une belle reconnaissance pour le Bois du Cazier de les voir arborer le titre de « trésor ». Le site du Bois du Cazier n’a pas fini de raconter son histoire, par son site et ce qu’il contient. Il est lui-même inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2012.
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