Assises du Hainaut : le caractère sexiste reconnu par le jury, une première en Belgique

Les jurés ont répondu oui à la circonstance aggravante prévue à l'article 405 quater du code pénal, soit le mobile sexiste. 
Ils ont répondu non à la question de la provocation.
C'est une première en Belgique. Pour la première fois, un jury d'assises reconnaît le caractère sexiste d'un crime. Sergio Siciliano a tué Lucia Valentini par mépris, car elle est une femme. 
Les jurés relèvent que les experts ont établi un risque de récidive élevé en matière de violence conjugale et que Lucia Valentini a été méprisée par son bourreau, comme d'autres femmes avant elle, dont l'ex-épouse et la fille de Sergio Siciliano, des femmes continuellement humiliées et rabaissées en raison de leur sexe. 
Une violente dispute a éclaté au domicile de la victime, le 18 février au soir. L'accusé, qui vivait là depuis quelques jours, a tué Lucia Valentini en lui assénant trente-quatre coups de couteau dans la partie haute du corps, dont onze on touché des organes vitaux. Il a appelé les secours le lendemain matin. Les jurés n'ont aucun doute sur l'intention de tuer compte tenu de l'arme utilisée, du nombre de coups et des zones vitales visées. 
Les protagonistes s'étaient rencontrés une semaine plus tôt, par le biais d'un réseau social. Lui cherchait un toit et une femme pour vivre à ses crochets, comme il l'a toujours fait depuis son divorce. Elle cherchait le prince charmant et pensait l'avoir trouvé en celui qui se présentait comme un grand cuisinier, meilleur ouvrier de France. Le 13 février, il s'installait chez elle, rue de la Station à Jumet. 
Enfin, concernant l'excuse de provocation, les jurés estiment qu'elle n'est pas établie en raison du critère de proportionnalité qui fait défaut. La défense s'est d'ailleurs désistée de cette cause d'excuse dans sa plaidoirie. 
Le débat sur la peine aura lieu jeudi. Sergio Siciliano encourt la perpétuité en raison du caractère sexiste de son crime.