À Thuin, la participation citoyenne change de visage. La Ville lance une nouvelle politique participative, élargie aux ASBL et collectifs citoyens, en remplacement du budget participatif. Une réforme qui suscite à la fois espoirs, réserves et inquiétudes.
La Ville de Thuin a décidé de mettre en place une nouvelle politique participative. Il s’agit d’une réforme de la participation citoyenne, désormais ouverte aux ASBL, aux associations de fait et aux collectifs citoyens constitués d’au moins cinq personnes majeures résidant dans l’entité. « Le principe est simple : on présente un projet et le collège est amené à les sélectionner, précise la bourgmestre f.f. Karine Cosyns. Ces projets seront présentés dans le journal communal et, ensuite, tous les citoyens majeurs de l’entité seront invités à voter. »
La cohésion sociale et le développement durable constituent les principaux critères pour introduire un projet. Cette nouvelle formule remplace le « budget participatif », mis en place en 2002 pour les 18 espaces-quartiers de l’entité. Pour la majorité MR–Les Engagés, l’ancienne formule était devenue trop lourde à gérer. « Certaines demandes pouvaient être traitées directement par le service Travaux. Toute cette charge peut encore être prise en compte : il n’est pas question de ne plus écouter le citoyen pour des demandes précises liées à son quartier. Ce qui nous intéresse, c’est de développer des projets qui bénéficient de l’adhésion de l’ensemble de la population. »
Du côté de l’opposition, on reconnaît que l’ancienne mouture nécessitait un investissement important, mais jugé indispensable. « Quand on fait de la démocratie participative, il faut accepter d’aller à la rencontre des gens. Les réunions de quartier servaient à cela. Il y avait entre 12 et 15 rendez-vous par an, ce qui pouvait paraître lourd. Mais il existait un véritable rôle indépendant de la politique : on allait chercher l’avis des citoyens, et pas seulement au moment de glisser un bulletin dans l’urne », défend Vincent Demars.
Pour les premiers concernés, les représentants de quartier, le constat est amer. À Hourpes, on déplore un manque de considération, le calendrier retenu et le travail mené jusqu’à présent. Sans renier totalement les efforts entrepris, une inquiétude subsiste : celle de voir la nouvelle formule profiter davantage à certains quartiers qu’à d’autres. « Certaines personnes qui ne se sentaient pas concernées le seront peut-être désormais, donc pourquoi pas. Mais pour mon quartier, qui est l’un des plus petits d’un point de vue démographique, si nous proposons un projet soumis au vote, ce n’est pas un citoyen d’un autre quartier qui votera pour le nôtre, même s’il est excellent. Ce sera du chacun-pour-soi, alors qu’auparavant, tout le monde était concerné par ce que chacun faisait », regrette Laetitia.
Un budget de 30 000 euros sera alloué aux différents projets, soit 20 000 euros de moins qu’auparavant. Les dossiers devront être déposés à la commune au plus tard le 1er mars 2026.
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