80 ans de la libération de la Belgique : Hommage et mémoire à Cendron

Créé il y a 40 ans, le musée qui retrace l’histoire de la guerre 40-45 a été rafraîchi et transformé. Les bénévoles de l’association "Pour le devoir de mémoire" ont voulu rendre l’endroit plus professionnel à l’occasion des 80 ans de la libération. Néanmoins, le musée se situe toujours dans l’étable où le Lieutenant Cook a trouvé la mort, le 2 septembre 1944.

"Le musée s’est constitué petit à petit, indique Christel Delahaye, présidente de l'ASBL "Devoir de mémoire" à Momignies et responsable du Musée 40-44 Lieutenant Cook. Nous avons reçu l’aide de nombreux habitants qui apportaient des objets troquais trouvaient dans les greniers ou chez leurs parents. Il s’agissait alors d’un véritable bric-à-brac, qui ne permettait plus de mettre en valeur certaines pièces. Il était donc nécessaire de réorganiser la collection afin qu’elle soit plus parlante, notamment pour les jeunes, afin de susciter leur intérêt pour notre histoire. C’est aussi une belle manière pour nous de rendre hommage comme il se doit aux victimes de la Seconde Guerre mondiale."

Un cabinet de curiosités

La visite du musée ne suit pas réellement un parcours cohérent, car les bénévoles ont préféré créer un cabinet de curiosités.

"Nous avons installé des mannequins qui représentent les derniers moments de vie du Lieutenant Cook, explique Christel Delahaye. Lui et ses aides de camp avaient trouvé refuge dans une étable, là où nous nous trouvons actuellement, et ils voulaient cuire des œufs. Lorsque le lieutenant a entendu des tirs, il s’est approché de la fenêtre pour regarder et, malheureusement, une balle perdue l’a touché, le tuant sur le coup. Par la suite, son corps a été évacué. Le fermier qui vivait à quelques mètres est entré dans l’étable, qui lui appartenait, et a récupéré le matériel laissé par les soldats. C’est ainsi que nous avons aujourd’hui la véritable gamelle du Lieutenant Cook exposée dans le musée."

Un témoignage poignant

Tout au long de cette semaine de commémoration des 80 ans de la libération, de nombreuses cérémonies sont organisées dans le pays, notamment à Cendron, l’un des premiers villages libérés par les Américains. Armil Kempkens, qui avait à peine 7 ans au début de la guerre, n’oubliera jamais cette période.

"Lorsque nous nous déplacions, nous croisions parfois des soldats allemands, ce qui nous obligeait à nous cacher, confie Armil Kempkens. Un jour, nous sommes arrivés dans une ferme, dans la commune de Châteauroux, dans le Nord de la France. C’était très agréable, et nous y sommes restés jusqu’à la fin de la guerre, en septembre. On voyait passer des chars de soldats allemands devant la maison, tout tremblait, c’était impressionnant! Un jour, le maire du village a annoncé que les soldats américains étaient sur le territoire, ce qui marquait la fin de la guerre. Dès que nous avons appris cela, nous nous sommes placés devant la fenêtre, tout en gardant une certaine distance pour éviter de recevoir une balle perdue tirée par les soldats allemands, on ne savait pas que le combat était terminé. Tout à coup, nous avons vu des soldats franchir la colline, et ma mère a remarqué les étoiles sur les chars. Nous avons immédiatement compris qu’il s’agissait de soldats américains. Le 2 septembre 1944, la libération a été célébrée à Cendron. Les larmes des habitants lors de la libération m’ont profondément marqué. Certains pleuraient comme des enfants, et je ne comprenais pas pourquoi à l’époque, j’avais 11 ans. Ma mère m’a alors expliqué que c’était des larmes de joie, car le village était enfin libéré de la guerre."

Il ne fait aucun doute que ces événements marquent à vie, et pour les habitants de Cendron et Monceau-Imberchies, il est crucial de ne pas oublier les combats qui ont eu lieu.

Le Musée 40-44 Lieutenant Cook est aussi une manière de rendre hommage aux soldats tués durant la Seconde Guerre mondiale.