À Aiseau-Presles, l'intercommunale Tibi et la commune unissent leurs forces pour lutter contre les dépôts sauvages. Et cette fois, une initiative originale mêle prévention et répression : offrir aux pollueurs 48 heures pour se racheter.
Ceci est une scène de crime. Pas de corps, pas de sang, mais un délit bien réel : un tas de sacs-poubelles, quelques vêtements et une table abandonnée au bord d’un chemin. Pour Pascal, agent constatateur depuis 14 ans, le constat est amer : « C’est toujours désolant. On retrouve ici du textile et une table en bon état. Elle aurait pu être revendue ou donnée. C’est incompréhensible. Et si on retrouve les auteurs, l’amende sera salée. »
À Aiseau-Presles, près de 230 dépôts sauvages ont déjà été recensés depuis le début de l’année, soit une moyenne de 25 par mois. Des chiffres qui ne laissent pas la commune et l’intercommunale Tibi indifférentes. Ensemble, elles multiplient les contrôles… mais aussi les idées pour sensibiliser.
Cette fois, place à une méthode inédite. Les auteurs disposent désormais de 48 heures pour venir récupérer leurs déchets, une fois le dépôt identifié. Une sorte de sursis avant la sanction.
« On matérialise la zone, on y place un panneau d’information indiquant le moment du constat. Si les personnes concernées reviennent dans les 48 heures, elles peuvent corriger leur erreur sans poursuite, » explique Philippe Teller, directeur général de Tibi. « Ce n’est pas une règle générale, mais dans certains cas, on privilégiera la prévention avant la répression. »
Mais attention : cette clémence ne durera pas toujours. Car les amendes peuvent vite grimper.
« Le minimum, c’est 150 euros, » précise Dominique Grenier, bourgmestre d’Aiseau-Presles. « Mais selon la nature des déchets, cela peut être bien plus élevé. Et si le service communal doit intervenir pour le ramassage, une redevance s’ajoute à la facture. »
Pour identifier les responsables, la commune mise sur une dizaine de caméras mobiles déplacées chaque mois sur les zones à risque. Une méthode qui porte ses fruits : de plus en plus d’auteurs sont identifiés et sanctionnés.
Entre pédagogie et fermeté, Aiseau-Presles espère changer les comportements.
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