La Wallonie manque de médecins généralistes. Le constat est criant et la Botte du Hainaut est particulièrement touchée mais toutes les communes ne sont pas logées à la même enseigne.
Il y a toujours bien quelqu’un dans les salles d’attente des médecins généralistes, surtout en zone rurale. Avec ses 7 médecins, la commune de Sivry-Rance n’est pas la plus à plaindre mais comme partout, l’offre ne suit pas la demande. Jean-François Gatelier, bourgmestre et médecin généraliste, nous explique : « L’offre n’a pas évolué alors que la demande a explosé. On vit plus longtemps, avec davantage de maladies et traitements à suivre tels que des problèmes cardio-vasculaires, des dialyses, etc. On est aussi plus soucieux de sa santé et on n’hésite moins à consulter son médecin généraliste. Le prix des consultations est aujourd’hui plus accessible qu’il y a 20 ans. »
Si le nombre de médecins n’augmente pas mais que les sollicitations sont plus nombreuses, il manque logiquement de médecins et ce sont les patients qui en paient le prix fort. « Il faut parfois devoir patienter 2 à 3 jours pour un rendez-vous en consultation lorsqu’on est malade et, si on ne peut pas attendre, c’est direction les urgences avec tout ce que ça signifie ; peut-être un long déplacement pour arriver à l’hôpital et la presque garantie de longues heures d’attente. »
Véritable métier de première ligne, les généralistes sont parmi les rares à suivre un même patient et toute sa famille pendant de nombreuses années. « Ça nous donne une force incroyable parce que nous connaissons nos patients et les personnes qu’elles sont. On connaît leurs antécédents, on connaît leurs conditions de vie et leur résistance. Des informations précieuses que n’ont pas forcément les spécialistes qui ne les suivent pas régulièrement. Mais évidemment, ça prend du temps d’établir ces liens. »
Malgré les incitants financiers, les jeunes médecins ne sont pas attirés par l’idée de s’installer en zone plus reculée. Pour Jean-François Gatelier, il y aurait tout de même des solutions possibles : « La première, c’est arrêter les quotas de médecins et ce, le plus rapidement possible parce qu’il faudra du temps entre la suppression de ces quotas et la concrétisation sur le terrain d’arrivées de nouveaux jeunes médecins. Ensuite, la seconde serait d’imposer aux jeunes diplômés de s’installer dans des zones plus rurales pour rendre à la société leurs nombreuses années d’études qui coûtent cher à la collectivité dans son ensemble. Ca se fait au Canada et ça ne choque personne. Pourquoi pas en étudier la faisabilité chez nous ? Tout le monde en sortirait gagnant. »
Des pistes peut-être abordées en cette année électorale pour pallier le manque de généralistes dont est grandement victime la Wallonie.
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