Pollution aux PFAS : Taux de PFAS peu élevés dans les eaux des stations d'épuration, selon un audit

par

Pollution aux PFAS : Une étude confirme la présence de 50 polluants persistants dans la population wallonne

L'audit mené en avril et mai derniers par la SPGE, la société chargée entre autres de l'assainissement des eaux en Wallonie, sur les quelque 450 stations d'épuration exploitées en Wallonie révèle des taux de PFAS peu élevés dans les eaux en sortie de station, rassure la SPGE ce mardi.

Les boues issues des traitements épuratoires valorisées - qui représentent seulement 4% de l'ensemble des matières fertilisantes utilisées pour les sols agricoles - contiennent quant à elles des taux de PFAS inférieurs aux rares normes définies par certains pays européens ou nord-américains, poursuit la société régionale dans un communiqué.
En l'absence de normes en vigueur, la SPGE, en collaboration avec des organismes d'assainissement agréés, a fait procéder, sous l'égide d'un comité de suivi composé de représentants du Service Public de Wallonie (SPW) et de l'Institut Scientifique de Service Public (ISSeP), à un audit complet sur la présence de PFAS en Wallonie dans les eaux rejetées par les stations d'épuration et dans les boues issues du processus d'épuration.
Pour les eaux épurées, il en ressort que dans plus de 85% des rejets, on ne détecte aucun des 28 PFAS analysés. La concentration moyenne observée pour les rejets de l'ensemble des stations est de 11 nanogrammes par litre, détaille la SPGE.
Par contre, selon l'audit, sept PFAS ont été détectés dans plus de la moitié des échantillons de boues utilisées en agriculture. Sur la petite centaine de sites analysés, seuls trois dépassent toutefois la norme temporaire de 40 microgrammes par kilo de matière sèche, pour six PFAS particulièrement toxiques.
"La SPGE et le SPW se sont concertés pour établir un plan d'actions qui a pour objectifs de caractériser les rejets dans le milieu récepteur, identifier les sources de pollution, prendre les mesures permettant de prévenir leur diffusion dans le réseau d'assainissement public et informer les autorités compétentes", explique encore la SPGE.
Un suivi approfondi s'étalant sur 6 mois démarrera dans les prochains jours au sein d'un échantillon de stations d'épuration (42 stations ont été sélectionnées) afin de suivre l'évolution de la situation. Un nouvel audit de l'ensemble des eaux usées épurées et des boues est également prévu à court terme. 
"Les boues issues des stations d'épuration constituent un risque de contamination par les PFAS lorsqu'elles sont utilisées comme fertilisants en agriculture. Sur base d'une recommandation du SPW ARNE, le gouvernement wallon a donc établi une valeur cible temporaire de 40 µg (microgrammes) par kilo de masse sèche (MS) pour six PFAS dans les boues d'épuration, et de 400 µg/kg MS pour une dose maximale d'épandage de 2 t MS/ha et par an et ce, de manière transitoire", rappelle de son côté le ministre de l'Environnement et de la Santé, Yves Coppieters, interrogé sur le sujet ce mardi matin en commission du parlement régional. 
"Il est proposé qu'une évaluation de la pertinence de ces valeurs cibles soit réalisée si possible fin 2025 et au plus tard fin 2026", ajoute-t-il.
 
Face à des députés inquiets et mécontents de la lenteur de la communication aux citoyens, ce dernier a par ailleurs détaillé la note d'intention adoptée la semaine passée par le gouvernement régional. Celle-ci prévoit notamment que la Wallonie adopte "immédiatement"  - plutôt qu'en 2026 - la norme européenne de 0,1 µg/l pour les PFAS dans les eaux de distribution.
La mise en place de valeurs seuils temporaires pour les boues et les rejets des stations d'épuration ainsi que l'organisation d'une campagne de mesures des rejets industriels, en collaboration avec le secteur, sont également dans le pipe-line.
Quant à la population concernée, elle pourra tenter de trouver des réponses à ses questions - et s'inscrire pour un nouveau prélèvement sanguin - lors des trois réunions citoyennes prévues du 8 au 17 octobre prochains, a encore indiqué le ministre Coppieters.
"Nous avons un objectif commun: la transparence et la transmission d'informations correctes aux personnes touchées", a-t-il conclu.


Sur le même sujet

Recommandations

Image
CHU Charleroi-Chimay : une formation pour réagir aux attaques terroristes

CHU Charleroi-Chimay : une formation pour réagir aux attaques terroristes

Une formation dédiée à la médecine d’urgence a été donnée au CHU Charleroi-Chimay, sur le site de Lodelinsart. L’objectif :apprendre aux participants a réagir rapidement en cas d’attaque. Parmi les exercices: une attaque terroriste dans une boîte de nuit.
Image
Maladie de la langue bleue : Pour 2026, les autorités recommandent de vacciner mais ne subventionnent plus

Maladie de la langue bleue : Pour 2026, les autorités recommandent de vacciner mais ne subventionnent plus

Les autorités fédérales recommandent aux éleveurs de continuer à vacciner leur troupeau en 2026 contre des maladies de la langue bleue ou la MHE. Mais aucune intervention budgétaire fédérale n'est plus prévue pour les vaccins ou les actes vétérinaires.
Image
Journée mondiale de lutte contre le sida : « On peut l’éviter »

Journée mondiale de lutte contre le sida : « On peut l’éviter »

662 nouveaux diagnostics de VIH en Belgique en 2024. À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, Charleroi se mobilise pour rappeler que l’infection peut être évitée et que le dépistage reste accessible toute l’année.
Image
Deux Belges sur trois continuent à travailler alors qu'ils sont malades

Deux Belges sur trois continuent à travailler alors qu'ils sont malades

Deux Belges sur trois (65,9%) ont continué à travailler malgré des problèmes de santé au cours des douze derniers mois, rapporte jeudi une étude du prestataire de services RH Tempo-Team. La flexibilité peut constituer une solution à ce "présentéisme".
Image
Sivry-Rance : Alfie, le golden retriever qui veille sur les élèves

Sivry-Rance : Alfie, le golden retriever qui veille sur les élèves

Présent depuis plus de deux ans dans les couloirs de l’institut technique de la communauté française de Rance, Alfie, le chien de la directrice, est devenu une figure essentielle du bien-être scolaire.
Image
La fin du brevet infirmier relance les tensions dans le secteur

La fin du brevet infirmier relance les tensions dans le secteur

Dès septembre prochain, le brevet infirmier disparaît au profit d’une nouvelle formation d’assistant en soins. Une réforme qui inquiète écoles, étudiants et hôpitaux, alors que la filière actuelle forme plus d’un tiers des futurs infirmiers.
Image
Coppieters juge l'objectif sur les malades de longue durée atteignable pour la Wallonie

Coppieters juge l'objectif sur les malades de longue durée atteignable pour la Wallonie

Le ministre régional de la Santé Yves Coppieters a jugé mardi "possible" pour la Wallonie de remplir sa part dans l'objectif fédéral de remettre au travail 100.000 personnes malades de longue durée d'ici 2029.
Image
Grève nationale : Pas de perturbations majeures sur le site des Viviers

Grève nationale : Pas de perturbations majeures sur le site des Viviers

Grève des 24, 25 et 26 novembre 2025 : le Grand Hôpital de Charleroi (Les Viviers et Notre Dame) fait le point sur ses activités.
Image
Le radon, un ennemi invisible dans votre maison

Le radon, un ennemi invisible dans votre maison

Chaque année, à cette période, l'Agence fédérale de Contrôle Nucléaire invite les belges à mesurer le taux de radon dans leur habitation. Ce gaz radioactif présent dans nos sous-sols peut entraîner des problèmes de santé comme le cancer des poumons.
Image
La mucoviscidose: une maladie mal connue, mais aux conséquences multiples

La mucoviscidose: une maladie mal connue, mais aux conséquences multiples

La mucoviscidose est une maladie génétique qui touche les voies respiratoires et digestives. D'autres organes peuvent aussi être touchés. Et elle augmente le risque de diabète, entre autres. Le témoignage de Frédéric qui souffre de cette maladie.
Image
Petite enfance : moins de moyens pour les crèches et une pénurie de places qui persiste

Petite enfance : moins de moyens pour les crèches et une pénurie de places qui persiste

Le secteur de la petite enfance va lui aussi être touché par les mesures d’économie du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Crèches et ONE devront se serrer la ceinture même si la pénurie de places en crèches et milieux d’accueil persiste.
Image
Délais des tests du sommeil en Wallonie : Caroline Taquin a alerté Franck Vandenbroucke

Délais des tests du sommeil en Wallonie : Caroline Taquin a alerté Franck Vandenbroucke

Face aux délais d’attente alarmants pour accéder à un test du sommeil en Wallonie allant parfois jusqu’à neuf mois, la députée wallonne et bourgmestre de Courcelles Caroline Taquin a interpellé le Ministre fédéral de la Santé Franck Vandenbroucke.
Image
Un espace de mémoire et d'humanité au Grand Hôpital de Charleroi

Un espace de mémoire et d'humanité au Grand Hôpital de Charleroi

Les six hôpitaux de Charleroi et de Chimay, ont accueilli dans leurs murs, un lieu de commémoration pour les patients décédés. Un espace symbolique, qui met en lumière le lien profond qui se tisse dans l’accompagnement des personnes en fin de vie.
Image
L'Hôpital Marie Curie franchi une étape cruciale pour détecter les nodules pulmonaires

L'Hôpital Marie Curie franchi une étape cruciale pour détecter les nodules pulmonaires

Le service de Pneumologie de l’Hôpital Marie Curie de Lodelinsart, vient de franchir une étape décisive dans le domaine de la détection précoce des nodules pulmonaires. Un concept unique en Wallonie, de micro-caméra endoscopique d’une précision inégalée.
Image
La maternité de Lobbes cessera ses activités en janvier prochain

La maternité de Lobbes cessera ses activités en janvier prochain

La maternité de l'hôpital de Lobbes mettra un terme à ses activités en janvier prochain, a indiqué jeudi dans un communiqué le CHU Helora, l'institution hospitalière dont fait partie l'établissement.