
Le parquet général a demandé, ce jeudi, à la quatrième chambre correctionnelle de la cour d'appel du Hainaut de réformer un jugement prononcé le 26 juin 2024 à Charleroi contre quatre militaires prévenus de négationnisme et d'incitation à la haine.
Les prévenus étaient suspectés d'avoir créé et participé à un groupe de discussion en ligne dénommé "Auschwitz".
Seul un militaire avait été reconnu coupable de négationnisme. Il avait écopé d'une peine de travail de 75 heures et à une amende de 1.600 euros. La peine de travail devait être liée à la lutte contre le négationnisme ou le racisme en général. Il n'a ni fait appel, ni fait l'objet d'un appel.
Les autres prévenus avaient été acquittés. Jeudi, devant la cour d'appel du Hainaut, l'avocat général a appelé à les condamner, ne s'opposant toutefois pas à une mesure de faveur. Les avocats ont demandé de confirmer les acquittements. Unia a pour sa part demandé des dommages au civil.
Dans ce groupe de discussion baptisé "Auschwitz", les nouveaux adhérents étaient appelés Juif n°1, Juif n°2, Juif n°3 ... Le groupe était décrit par les militaires comme une parodie des camps de concentration.
Dans ce groupe, étaient notamment partagés une vidéo sur l'attaque d'une mosquée à Christchurch (Nouvelle-Zélande), une croix gammée en feu dans une caserne, ainsi que des dessins et des photos à caractère haineux.
Les avocats des prévenus parlent plutôt "d'humour noir ", condamnable sur le plan moral, mais pas pénal. Ils déclarent que leurs clients n'ont commis aucune incitation à la violence, à la propagande ou à légitimer un régime politique qui a fait des millions de morts en Europe, entre 1939 et 1945. L'un des militaires, originaire de Liège, indique par ailleurs avoir eu un ancêtre résistant tué par la Gestapo et d'autres décorés pour avoir combattu clandestinement l'ennemi.
Enfin, un avocat d'un ancien militaire, suspendu par la Défense, résume ce dossier à une certaine immaturité chez ces jeunes qui venaient d'intégrer l'armée.
L'arrêt sera prononcé le 27 février.
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